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Critique « Ames de verre », Anthelme Hauchecorne

    Ames de verre

    Résumé

     

    Le monde n’est pas ce qu’il semble être. Il se partage entre les Dormeurs, les humains normaux, les Daedalos, race féérique, et les Eveillés, qui peuvent voir ces derniers. Daedalos, ou Streum, et Eveillés se livrent une guerre sans merci, à coup d’enlèvements, d’escarmouches et d’assassinats.

    Camille est une jeune goth un peu paumée, recrue à la Vigie, organisation d’Eveillée qui combat les Streums. Elle arpente les rues de Lille, à la recherche de son enfant que les Feys lui ont pris. Vincent, lui, cherche l’assassin de sa femme et de sa fille et ne reculera devant rien pour trouver les réponses à ses questions.

    C’est alors que des musiciens sont tués par un mystérieux « marchand de sable », tandis que d’autres se suicident. La piste remonte rapidement vers une œuvre de musique disparue « le requiem du dehors ».

     

    Mon avis

    J’ai découvert ce roman à Trolls et Légendes et, vu que j’en avais déjà entendu parler en bien, je me le suis fait dédicacer. Bon investissement, car « âmes de verre » est un très bon roman.

     

    On commence par l’aspect visuel, avec cette superbe couverture. L’intérieur est à la hauteur de la jaquette, car la mise en page est soignée, avec un effet « parchemin » pour les chapitres consacrés au Codex Metropolis (sorte de manuel du chasseur écrit par les fondateurs de la Vigie). On notera aussi la présence de quelques illustrations à l’intérieur (elles aussi fort sympathiques). Pour moi, clairement, c’est le genre de livre qui mérite d’être acheté en format papier (le numérique gâcherait tout).

     

    Concernant l’histoire proprement dite, j’attaque tout de suite par les reproches qu’on pourrait faire à l’ouvrage : le peuple féérique qui vit parmi les humains, que seuls quelques élus peuvent voir, la guerre entre humains et fées, c’est vu, vu et revu. Oui, mais si la situation de départ pourrait sembler cliché, l’univers mis en place est beaucoup plus complexe et original qu’il n’y paraît.

    On suit deux personnages principaux : Camille et Vincent. Camille est une recrue à la Vigie. Elle n’a pas accès à toutes les informations et découvre ce monde. Idem pour Vincent, qui est aussi un Eveillé mais n’appartient pas à la Vigie et n’obtient ses informations que de Neith, une Daedalos qu’il tient prisonnière (et qui a la fâcheuse habitude de lui raconter ce qui l’arrange).

    Ces personnages commencent avec des idées bien arrêtées sur ce qu’est le monde, et sont obligés de remettre en question leurs certitudes au fur et à mesure que l’intrigue progresse.

    Ce qui ressemblait de prime abord à une guerre frontale entre Eveillés et Streums se révèle beaucoup, beaucoup plus compliqué. Les articles du Codex Metropolis intercalés entre les chapitres approfondissent d’ailleurs cet univers et montrent les différents points de vue au sein de la Vigie. On réalise que la situation est loin d’être simple et que beaucoup de points de vue, pourtant radicalement opposés, se justifient tout à fait.

     

    Cette richesse se retrouve aussi au niveau des personnages. Camille est jeune, Vincent un peu moins, mais tous les deux sont cabossés par la vie. Ce sont des marginaux, comme les trois quarts des Eveillés. Ils ont déjà pris pas mal de coups et pas que dans des combats. Tous les deux vont être confrontés à des dilemmes, devront faire des choix, moraux ou pas.

     

    L’intrigue est très bien menée, on alterne entre Camille, Vincent et un ou deux chapitres du point de vue du Marchand de sable, et les articles du codex Metropolis. Ces derniers, loin de ralentir l’intrigue, sont un excellent complément car ils permettent d’approfondir l’univers, sans plomber le rythme de l’histoire.

    La résolution est bien amenée, assez inattendue par certains côtés, même personnellement, j’avais deviné que certains personnages cachaient des choses.

    Le final résout un bon nombre de questions, tout en en laissant en suspens d’autres (et pas des moindres). La suite au prochain épisode, donc.

     

    L’écriture est également l’une des grandes forces de ce roman : très travaillée, riche, subtile, mais en même temps drôle, imagée, poignante. Les mots donnent vie aux personnages, les pages se tournent toutes seules, servies, par une écriture très rock’ n roll.

     

    Dernier point, plus personnel cette fois « Âmes de verre » m’a beaucoup séduite car je suis originaire de Lille, et je trouve que l’auteur a bien réussi à capter l’ambiance de cette ville. En plus, quand il parle des arrières de Marcq-en-Barœul, ça me parle tout de suite. En plus, il s’avère que Camille et moi avons à peu près les mêmes goûts vestimentaires et musicaux. Bon, par contre, je ne me balade pas avec un fléau d’armes planqué dans un étui à guitare. Enfin pas encore.

     

    En conclusion :

    Une belle découverte, un très bon livre que j’ai dévoré, malgré sa taille. J’attends la suite avec impatience. 

    1 commentaire pour “Critique « Ames de verre », Anthelme Hauchecorne”

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