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Critique « Anno Dracula », Kim Newman

    Anno Dracula

    Résumé

    Londres, 1888. Dracula a vaincu Van Helsing et a épousé la Reine Victoria, la transformant en vampire. Ces derniers sont donc sortis de leur retraite et vivent au grand jour (enfin, façon de parler) parmi les « sangs chauds ». Mais voilà qu’une terrible affaire secoue Londres : des prostituées vampires sont retrouvées mortes dans le quartier de Whitechapel, littéralement dépecées par un tueur au scalpel d’argent. Scotland Yard et le commissaire Lestrade sont sur les dents. Geneviève Dieudonné, vampire née au XVe siècle et Charles Beauregard, membre du Diogène’ s Club et agent de Sa Majesté, vont devoir enquêter.

     

    Vous l’aurez compris en lisant ce résumé, « Anno Dracula » est un livre truffé de références à la littérature vampirique et populaire. Ça pourrait ne pas marcher et n’être qu’une accumulation de références, ce n’est pas le cas. Ce livre est un réel plaisir à lire.

     

     

    Un mot sur l’ouvrage en question : « Anno Dracula » a été publié une première fois en 1992 (par les éditions J’ai Lu en France) et réédité en 2012 (Bragelonne, ce coup-ci). L’édition de 2012 est donc revue, corrigée et agrémentée de notes à la fin de l’ouvrage, qui expliquent quelles sont les références, les clins d’œil, donnent des informations sur les différentes versions, leur évolution et proposent même quelques pages de la version scénario du roman. C’est très intéressant de voir du coup l’évolution du projet, les différences par rapport à la novella d’origine…

     

    Concernant le roman en lui-même, « Anno Dracula » est un hommage à la culture vampirique. Quasiment tous les vampires qui ont marqué les esprits y trouvent leur place (Dracula bien évidemment, le compte Orlok est devenu gardien à la tour de Londres, Lestat de Lioncourt fait une petite apparition…). Le livre emprunte aussi beaucoup à la littérature populaire : Sherlock Holmes, mythe de Jack l’Éventreur… On se prend à tourner les pages et à chercher quel sera le clin d’œil. À ce titre, la culture de Kim Newman est impressionnante et « Anno Dracula » est le genre de livre qu’il est bon de lire avec Internet à portée de main, histoire de pouvoir faire un ou deux recherches parallèles.

     

    Quand j’ai commencé ma lecture, je me suis dit que le début était sympathique, mais j’ai eu peur que les hommages littéraires prennent le pas sur l’histoire. Heureusement, il n’en est rien. Même si le lecteur découvre assez rapidement l’identité de Jack l’Éventreur, l’intérêt est maintenu car les personnages principaux ne la connaissent pas et du coup, se font balader de fausses pistes en fausse piste, et parce qu’à cette intrigue policière s’ajoutent des luttes de pouvoir entre humains et factions vampires.

     

    L’univers dépeint est original et assez cohérent. Il y a une vraie distinction d’abord entre les sangs chauds et les vampires, mais aussi entre ces derniers. Chaque vampire est issu d’une lignée qui bénéficie de pouvoirs particuliers, et certaines lignées sont plus « pures » que d’autres. À cette distinction s’ajoute celle entre ressuscités (jeunes vampires), vampires et « Aînés » (ceux qui ont passé le premier siècle). Certains vampires s’en tirent mieux que d’autres. Certains font face à la misère et à la précarité, boivent du mauvais gin, faute de sang, se prostituent.

    Avoir créé cette distinction entre les vampires, explorer les problèmes que leurs conditions génèrent est intéressant et pour moi donne une profondeur au livre.

     

    En résumé : Un livre que je conseille vivement à tous les amoureux de vampires et de littérature populaire. Un bon moment en perspective.

    2 commentaires sur “Critique « Anno Dracula », Kim Newman”

    1. Un livre que j’ai adoré et que je recommande moi aussi, je salue la culture de l’auteur et le nombre de clins d’oeil qu’il a instillés dans ce roman, j’attendais moi aussi à chaque fois de voir quel nouveau personnage allait débouler (tiens par contre je ne me souviens plus de l’apparition de Lestat, j’ai dû lire ce passage trop vite…)

      J’ai été moi aussi étonnée que l’auteur dévoile si vite l’identité de Jack l’Eventreur, mais finalement ça instaure une certaine complicité entre l’auteur et le lecteur, qui voit les personnages se faire promener, et c’est au final un parti pris intéressant.

      Il me semble qu’il y a une suite au début du XXème siècle, j’espère que Bragelonne va la rééditer aussi.

    2. Retour de ping : Le mois steampunk : février 2015 | Ceux du Mercure Ceux du Mercure

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