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Critique « La pucelle et le démon », Bénédicte Taffin

    La pucelle et le démon, Bénédicte Taffin

    Editions Asgard, 2012

     

    Résumé

    La pucelle et le démon

    Le mercenaire Sidoine de Valzan est chargé d’escorter la prophétesse Jehanne. La jeune femme prétend pouvoir remettre le Dauphin sur le trône et rétablir la paix dans le royaume. Mais à son arrivée, Sidoine découvre qu’elle a été assassinée par des démons. Il lui faut absolument trouver une femme pour sauver le royaume, mais qui ? Il ne connaît personne en ces terres étrangères. Personne, hormis la prostituée avec laquelle il a passé la nuit précédente : Oriane. Oriane… Jehanne… qui verra la différence ?

     

    La pucelle et le démon est un roman de fantasy que j’ai trouvé à la fois surprenant et agréable.

     

    Surprenant, car c’est une relecture inédite du mythe de Jeanne d’Arc. Changez les noms, ajoutez de la magie et des démons et vous aurez une idée de l’ambiance. Un tel parti pris aurait pu être ennuyeux à lire, mais ce n’est pas le cas. Parce que je connaissais l’histoire de Jeanne d’Arc, je me suis amusée à rechercher les similitudes, à essayer de deviner comment l’auteur allait utiliser tel élément du mythe.

    De plus, cette relecture se double de manigances politiques. Orianne est assez vite reconnue par plusieurs personnes influentes, qui choisissent pourtant de maintenir la mascarade, parce qu’ils ont besoin du symbole qu’elle représente. Le personnage d’Orianne devient d’ailleurs ambigu au fil du roman : elle est beaucoup plus maligne que ce qu’on aurait pu croire au départ, elle fait preuve d’un charisme insoupçonné, et on en vient à se demander si au bout d’un moment, elle n’est pas persuadée d’être l’élue.

    Sous des dehors assez archétypaux et derrière des combats relativement bourrins (que j’ai aimés, ne boudons pas notre plaisir), j’ai trouvé l’histoire très riche et subtile.

     

    Outre cet aspect novateur, la lecture m’a plu car j’ai passé un agréable moment. D’abord parce qu’il y a des moments vraiment prenant, les combats sont très cinématographiques, assez sanglants et réalistes. J’ai adoré le couple Sidoine/Orianne, qui ne peuvent pas s’empêcher de s’engueuler dès qu’ils sont dans la même pièce, tout en dépendant l’un de l’autre (Mention spéciale aux dialogues assez vifs et aux interventions d’Askaar).

    Ensuite, parce que « La Pucelle et le démon », c’est une peinture d’un Moyen-âge crasseux, c’est une histoire qui prend des proportions épiques, ce sont des combats, des démons, des sorcières et des complots, mais c’est aussi une belle histoire d’amour. Alors, avant que les rabat-joies (dont je fais habituellement partie) se barrent en disant « les histoires d’amour, c’est nul », je précise que ce n’est pas tarte pour un sous. L’histoire est racontée d’un point de vue de Sidoine qui éprouve des sentiments… tourmentés et mitigés pour Orianne, qui ne vont cesser de croître au fil du roman. Sidoine n’est pas gentil, ni doux, il se comporte parfois très mal, mais je n’ai pu m’empêcher de me sentir proche de lui et de souffrir avec lui.

     

    Le seul bémol que je mettrais au roman, c’est la dernière partie (la déchéance d’Orianne et le bucher). La fin en elle-même est satisfaisante de mon point de vue de lectrice, mais j’aurais aimé qu’elle soit un peu plus développée. Là, tout est plié en quelques chapitres, c’est un peu dommage.

    En tout cas, la fin est suffisamment ouverte pour laisser espérer une suite.

     

    En conclusion :

    Un roman fort sympathique et novateur, que j’ai vraiment pris plaisir à lire.  Une auteure à suivre, à mon avis.

     

    Note complémentaire à cette critique : Si vous lisez ce roman dans un lieu public, vous vous exposerez par contre à force moqueries et railleries. En effet, pour beaucoup « La pucelle et le démon » serait plus un titre de hentaï qu’une référence à Jeanne d’Arc (oui, je sais, la culture du plus grand nombre peut être affligeante).

     

    3 commentaires sur “Critique « La pucelle et le démon », Bénédicte Taffin”

    1. Retour de ping : L'héritier de Clamoria - Bénédicte Taffin | Catherine Loiseau - Catherine Loiseau

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