Résumé
Il y a d’abord Harrison, qui, adolescent, a échappé à une telle horreur qu’on en a fait un héros de romans. Et puis Stan, sauvé des griffes d’une abomination familiale l’ayant pour partie dévoré vif. Barbara, bien sûr, qui a croisé le chemin du plus infâme des tueurs en série et semble convaincue que ce dernier a gravé sur ses os les motifs d’un secret indicible. La jeune et belle Greta, aussi, qui a fui les mystères d’une révélation eschatologique et pense conserver sur son corps scarifié la clé desdits mystères. Et puis il y a Martin, Martin qui jamais n’enlève ses énormes lunettes noires… Tous participent à un groupe de parole animé par le Dr Jan Sayer. Tous feront face à l’abomination, affronteront le monstre qui sommeille en eux… et découvriront que le monstre en question n’est pas toujours celui qu’on croit…
Mon avis
J’avais découvert Daryl Gregory il y a quelques temps avec 2ème personne du singulier dans la revue Angle Mort (je conseille le numéro, il est franchement bien). J’avais adoré sa plume et ses idées. Quand j’ai vu le pitch de Nous allons tous très bien, merci, je n’ai pas hésité, et je ne suis pas déçue.
Il s’agit d’un court roman, une novella comme disent les anglo-saxons, qui se dévore en environ deux heures. Elle met en scène une thérapie de groupe d’un genre bien particulier, puisqu’elle regroupe les survivants d’évènements horribles.
C’est ce qui m’a poussée à lire Nous allons tous très bien, merci, en premier lieu : moi aussi je me suis toujours demandé ce que seraient devenus les rescapés de films d’horreur. Ce livre offre un élément de réponse. On côtoie différentes personnes, dont au départ on ne connaît pas l’histoire et dont toute l’horreur va se révéler petit à petit.
C’est très malin, très bien construit car les révélations sont toujours vues du point de vue d’un autre personnage, ce qui permet vraiment d’approfondir la psychologie de tout ce petit monde.
Derrière les traumatismes subis se dessine une intrigue plus large, un lien avec les personnages assez inattendus. Je dois dire que la révélation finale m’a surprise, je ne m’y attendais pas et pourtant, dès le départ, l’auteur avait planté les éléments qui annonçaient cette révélation. C’est très bien fait, ça tient en haleine jusqu’au bout.
La fin est douce-amère, une partie des personnages a trouvé l’apaisement, une autre continue à lutter contre son passé. J’espère vraiment qu’il y aura une suite à ce roman, en attendant, je vais me plonger dans la lecture de Harrison Squared, qui met en scène les aventures d’un des personnages et explique sûrement comment il a atterri dans cette thérapie de groupe.
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