La Belle Epoque… Le nom fait rêver et correspond à la fin de la IIIe République. En France, c’est une période de relative stabilité politique (la République commence à être acceptée), mais de grands bouleversements économiques et sociétaux (Les curieux pourront se reporter à mon article sur le livre de Michel Winock ).
Voyons voir un peu quelles évolutions la mode a connue.
A partir de 1880, la tournure perd un peu de volume, mais reste contraignante pour les femmes (compliqué d’aller chasser ou se promener dans une telle tenue, il faut l’avouer).
Vers 1890, la mode connait une nouvelle excentricité : les manches gigots. Il s’agit de manches extrêmement volumineuses, qui nécessitent parfois l’emploi de renforts semblables aux tournures pour garder leur volume.
Ces manches ne sont pas sans rappeler certaines excentricités de 1830 (comme quoi la mode est vraiment cyclique). Comme la crinoline avait été moquée, les manches gigots font le bonheur des caricaturistes.
Cette forme de manche est abandonnée vers 1896, lorsque la tenue féminine connait une véritable révolution. Sous l’effet d’excentriques élégantes, de médecins qui critiquent les corsets trop cintrés, le corset évolue : désormais il a plus tendance à bomber le torse qu’à remonter la poitrine. La tournure est peu à peu abandonnée, au profit de jupes dites elliptiques (les plis partent vers l’arrière). La silhouette adopte une forme de S, c’est la ligne 1900 (ou femme liane, en hommage aux lignes sinueuses de l’Art Nouveau).
Malgré tout, les tenues demeurent contraignantes, et ne conviennent pas à un frange de la population féminine qui aspire à plus de liberté. De plus, l’hygiénisme préconise de l’exercice physique régulier, incompatible avec corset et toilette complète. La mode féminine va donc évoluer.
Vers 1910, la forme devient celle d’une sorte de robe fourreau, un peu dans le style des robes empires. (Pour ceux qui voudraient en savoir plus, je recommande le visionnage de la série « Dowton Abbey », vous aurez un aperçu des tenues de cette époque.
Les femmes empruntent également à la mode masculine (comme souvent, reconnaissons que dès que ces messieurs ont quelque chose de chouette dans leur garde-robe, nous leur volons). On voit apparaître des costumes façon tailleurs, qui copient un peu les complets veston, en l’adaptant au répertoire féminin. Ce vêtement est surtout utilisé lors des voyages.
Les femmes faisant plus d’exercice, on voit se développer des tenues conçues spécialement pour le sport : costume de bain, jupes et pantalon de bicyclette, robe de tennis…
Si les chapeaux restaient discrets à l’époque des tournures, il n’en est rien au court de la Belle Epoque. Les chapeaux sont larges et très décorés (rubans, fleurs, plumes…). Ils sont également extrêmement coûteux.
Pour ces messieurs, on garde toujours le complet veston, auquel on ajoute gilet, montre à gousset et canne.
Voilà, j’en ai terminé avec la mode au XIXe, j’espère que cette série d’articles vous aura été utile. En attendant, je recommande vivement la lecture de la mode au XIXe en image, très bien, clair, documenté, copieusement illustré pour un prix très raisonnable.
Je reviendrai bientôt avec une série d’article sur les dessous, sous-vêtements et autres corsets !
La mode au XIXe
De 18070 à 1888
Très bel article !
Et j’ai beaucoup aimé ton choix des illustrations.
Je comprends mieux le « tailleur de voyage », très classe en effet, aucune raison de laisser ça aux hommes. 😛
Par contre… ne serait-ce pas une sorte de « feutre » sur l’image du monsieur de gauche ?
Merci 🙂
Oui, le tailleur de voyage, c’est méchamment classe, je trouve. Le chapeau du monsieur? J’aurais plutôt dit un genre de canotier, vu la forme.
Merci pour ta réponse !
Est-ce que les contemporains appelaient déjà cette décennie « la Belle Epoque » ou le nom est venu plus tard par nostalgie ?
C’est une excellente question… Je dirai que le nom est venu plus tardivement, mais à vérifier du coup.
Re, après quelques recherches, il semblerait que le terme date de 1919
[…] La période 1890 – 1914, c’est la Belle Epoque, cette époque où la « Ligne 1900 » fait fureur et dessine une femme liane, toute en courbes art nouveau. Les dessous connaissent donc une certaine évolution. Petit rappel de ce à quoi ressemblait la mode à cette époque. […]
bonjour,
Cet article sur les années 1890-1914 est intéressant mais est ce la mode américaine ou française ? Puisque le personnage de Rose Dawson-Calvert n’est pas française.Qui plus est je travail sur la mode en 1896 pour un projet personnel et je voudrai savoir d’où vous tenez l’information sur la manche gigot qui prend fin en 1896.