La deuxième République est de courte durée (1848 à 1852), elle sert surtout à amener au pouvoir Louis-Napoléon Bonaparte, qui s’empresse de ramener l’Empire et avec lui, une certaine idée du luxe et du faste.
Cette période est marquée par une forte croissance économique et un rayonnement de la France à l’étranger (notamment via les expositions universelles). Le pays change, se modernise, l’exemple le plus flagrant est la transformation de Paris par le baron Hausmann.
La mode redevient plus excentrique et fastueuse, c’est l’époque des crinolines.
Une crinoline, c’est une armature de cercles d’aciers flexibles fixée à la taille. Bien plus légère que des jupons, elle permet de donner beaucoup d’ampleur aux jupes sans les alourdir. Mais, elle nécessite beaucoup de tissus (jusque 40m pour une robe à volants ! Enfin, du coup, ça fait consommer du tissu et permet de faire travailler les filatures, donc tout est bien qui finit bien).
Au départ, la crinoline projette le volume des robes plutôt vers l’arrière, mais prend assez rapidement de l’ampleur, jusqu’à atteindre son point d’orgue vers 1865.
La crinoline est adoptée par bon nombre de femmes, mais aussi moquée par les caricatures et critiquée par certaines modistes qui la jugent peu pratique et esthétique (essayez un peu de vous asseoir avec classe en portant une crinoline). Pour ceux qui voudraient rire un peu aux dépens de ces malheureuses crinolines, je suggère les œuvres de Daumier.
La crinoline témoigne du rôle de la femme à cette époque du XIXe : c’est un joli accessoire décoratif qui doit se contenter d’être belle et surtout laisser les hommes prendre les décisions à sa place.
La femme reste cachée sous ses jupons, corsets et corsages (bien sages, justement). Pour les tenues de soirée, les décolletés sont par contre plus profonds, et laissent voir la naissance des seins et le haut des épaules. Les pèlerines et châles remplacement les manteaux.
Côté tissus, on se fait plaisir (comme je le rappelle, il faut faire travailler les filatures françaises) : popeline, taffetas, mousseline… La période voit l’apparition (et l’adoption immédiate par les élégantes) du fameux tissu écossais.
Si chez les dames, la crinoline ne cesse d’enfler et la mode devient parfois bizarre, chez les messieurs, on peut dire que c’est le calme plat. Pour résumer la mode de cette période : « ennui » et « noir » (quand même les contemporains s’accordent à dire que la mode masculine manque de fantaisie, on imagine l’ampleur du désastre).
En résumé, le costume masculin c’est : veste, redingote, chapeau claque. Seule innovation : la jaquette (ou habit-veste).
Le faste de l’empire se traduit également par un engouement pour les bals costumés, notamment ceux qui mettent l’honneur le XVIIIe (après tout, les crinolines au départ ont été adoptées car elles rappelaient la mode des paniers).
La fin de cette période voit l’arrivée d’un nouveau venu dans le monde de la mode : Charles Frédéric Worth, qui s’installe à Paris. On lui doit beaucoup de choses : le fait que ce soit le créateur qui propose les formes et les tissus (et non plus la cliente), l’idée de présenter ses créations sur les mannequins vivants (comme ça, on n’a plus qu’à effectuer les retouches pour la cliente). Charles Frédéric Worth reste l’un des grands noms de la mode au XIXe, je pense que ça vaudra que je revienne plus longuement sur le sujet dans un autre article.
Il a également popularisé la tournure, mais ceci est une autre histoire. Si elle vous intéresse, rendez-vous pour le prochain article : les modes sous la IIIe République.
La mode au XIXe
De 18070 à 1888