Habiller ses personnages façon XIXe, c’est chouette. Les déshabiller façon XIXe, c’est encore mieux. Parce qu’on ne sait pas toujours ce qui se cache sous les toilettes et volumineuses robes, voici une série d’articles retraçant l’évolution des dessous au XIXe. Pour des raisons de clarté et de simplicité, j’ai conservé le même découpage que pour mes articles « La mode au XIXe ».
On poursuit l’exploration avec la période 1815 – 1830. La mode féminine de cette époque ressemble à ça. Mais qu’en est-il des dessous?
La Restauration balaye la mode antique imposée par l’empire et sonne le retour des tailles fines et donc du corset. La femme disparaît sous des jupons et larges jupes à volants, tandis que les bras se camouflent sous de larges manches.
La chemise ne change pas trop, elle reste blanche, en lin ou en coton, portée à même le corps. Petite évolution : l’apparition en 1827 de la dentelle mécanique, qui la rend plus abordable. Les bords des chemises de corps commencent à s’orner de fanfreluches.
Idem pour les bas, pas de gros changement par rapport à la période précédente (pour rappel : des bas blancs, noués à hauteur du genou).
Venons-en au corset. Il gaine la taille et les hanches. Il est très rigide.
La période connaît quelques évolutions notables à ce sujet:
— Le développement des œillets en métal pour le laçage. Eh oui, jusque-là, les trous pour les œillets étaient surfilés à la main, un peu comme une boutonnière.
— Le laçage « sans bout » ou « laçage à la paresseuse ».Corollaire de la précédente évolution : les œillets en métal permettent au fil de « glisser plus facilement ». Donc, avec le bon type de laçage, une femme peut mettre et enlever seule son corset (ce qui n’était pas le cas jusque-là).
— Le busc. Qu’est-ce que c’est ? C’est une pièce de métal, qui se place sur l’avant du corset et qui permet de l’ouvrir. Avant, il existait des buscs, mais ils étaient le plus souvent en bois ou en os. Le busc en métal est plus solide, et plus simple à ouvrir et fermer.
Petite vidéo pour vous montrer à peu près à quoi ressemble le laçage d’un corset
Une fois que la femme a enfilé bas, chemise de corps et corset, on passe aux jupons. Comme la mode est aux jupes amples, on passe souvent plusieurs jupons, dont certains peuvent être empesés avec du crin, histoire de leur donner de la raideur.
Bibliographie pour ceux qui voudraient aller plus loin :
– Corset and Crinolines, Nora Vaugh
– La mécanique des dessous, Denis Bruna
En fait, le corset me rappelle les ceintures médicales qu’on utilise de nos jours ^^
Et le laçage se retrouve aussi sur les orthèses sur mesure.
Merci pour le petit cours sur les buscs, je ne connaissais pas le mot. 😀
Ah, comme quoi, on porte encore des dérivés de corsets à notre époque ^^
Hmm, c’est déjà pas totalement simple de lacer le corset seule maintenant, j’imagine effectivement pas la version où tu avais forcément besoin d’aide…
Mais elles n’avaient pas chaud avec toutes ces couches, n’empêche ?
Le corset avec busc, ça va à lacer une fois que tu as pris l’habitude, par contre, les anciens corsets, ça devait être la misère.
Pour la chaleur, je dirai que oui, vu les couches, elles devaient avoir chaud. Mais en même temps, tout le linge de corps était taillé dans des matières naturelles, plus agréables à porter quand il fait chaud. Le lin, notamment, est assez respirant.