Les dessous XIXe : 1830 – 1870

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Habiller ses personnages façon XIXe, c’est chouette. Les déshabiller façon XIXe, c’est encore mieux. Parce qu’on ne sait pas toujours ce qui se cache sous les toilettes et volumineuses robes, voici une série d’articles retraçant l’évolution des dessous au XIXe. Pour des raisons de clarté et de simplicité, j’ai conservé le même découpage que pour mes articles « La mode au XIXe ».

 

Petit changement pour cet article, je traiterai des sous-vêtements de 1830 à 1870 dans un seul article, parce qu’il n’y a pas de grosses différences entre les deux périodes. Petit rappel, voilà à quoi ressemblent les robes de 1830 à 1848, et de 1848 à 1870.

 

Cette époque est celle des volumineuses jupes et, à partir de 1850, des crinolines. Aux chemises, jupons et corsets, on rajoute donc cette cage de métal qui gonfle artificiellement le volume des jupes.

La chemise est toujours de mise, pas vraiment de changement par rapport aux périodes précédents. Elle descend jusqu’aux genoux et a des manches courtes ou longues, selon la saison et la tenue que l’on porte. En général, elle est faite en coton, parfois orné de dentelles. L’invention de la machine jacquard en 1840 permet de produire de la belle dentelle plus facilement et a des prix plus abordables.

Chemise 1840

 

 

Les bas sont toujours blancs, attachés aux genoux par des jarretières. Ils sont blancs, gris, beige, ou éventuellement bleu clair.

Bas 1   Bas 2

 

 

Le corset se raccourcit et prend une forme plutôt conique qui marque la taille. Les goussets (rappel : les triangles de tissus insérés qui permettent de donner un effet rond au corset) sur les hanches se réduisent, voire disparaissent selon les modèles (plus besoin que le corset prenne les hanches, car elles disparaissent sous la crinoline et les jupes).

Corset 1860    Corset 1850   Corsets et jupons 1830

 

Par contre, les goussets restent sur la poitrine. Les décolletés sont profonds et ronds, du coup, le corset sert à arrondit et remonter les seins (d’où les goussets). Le corset n’est composé que de quelques pièces, entre 4 et 6 en général. Contrairement aux corsets plus tardifs, il est assez simple à réaliser et peut-être confectionné à la maison.

 

Les corsets sont en général taillés dans des cotons épais, genre coutil. Ils sont blancs, ou éventuellement beige. On trouve parfois des corsets brodés et colorés, comme cette petite merveille, mais ce sont plutôt des vêtements luxueux, réservés à une élite riche.

Corset bleu 1850

 

 

Venons-en aux crinolines et aux jupes, maintenant. Pour donner un effet « ballon » aux jupes, plusieurs méthodes sont employées :

 

L’empilement de jupons

 Jusqu’à sept jupons. L’ensemble a du volume, mais est assez lourd, comme vous pouvez vous l’imaginer.

Jupon 1840

 

 

Le jupon empesé

 

  Jupon empesé

 

 

La crinoline

 Elle est constituée par plusieurs cercles concentriques, assemblés par des lanières et permet de donner du volume aux jupes. À partir de 1850, elle est faite en acier. Contrairement aux jupons, la crinoline est plus légère et surtout libère les jambes et permet de marcher. On distingue plusieurs évolutions de formes pour la crinoline :

de 1840 à 1860, crinolines cloches.

Crinoline

 

A partir de 1860, la crinoline est toujours ronde, mais part un peu vers l’arrière. Vers 1866, le devant est presque plat, tous les plis sont vers l’arrière. Cette forme préfigure les tournures.

Crinoline 1865

 

La crinoline une fois portée avec le corset

Mettre sa crinoline

 

 

Côté dessous, la grosse nouveauté de cette période est l’apparition du pantalon de lingerie, une sorte de caleçon long, qui descend jusqu’aux genoux, et est fendu à l’entrejambe. D’abord porté par les femmes qui travaillent, il se répand petit à petit, bien que de nombreuses personnes critiquent son élégance. Pourquoi les femmes se mettent-elles à le porter, alors ? Eh bien pour des raisons simples de décences. Pour éviter d’exposer son arrière-train et tout le reste, si on se casse la figure avec une crinoline, et qu’on se retrouve avec les jupes par-dessus la tête.

Pantalon de lingerie 1850

 

 

La mode étant aussi aux manches ballons, on porte parfois des amplificateurs de manches pour leur donner du volume.

Amplificatuer de manches

 

 

Bibliographie pour ceux qui voudraient aller plus loin :

Corset and Crinolines, Nora Vaugh

La mécanique des dessous, Denis Bruna

Histoire des sous-vêtements féminins

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2 Responses to Les dessous XIXe : 1830 – 1870

  1. Dea dit :

    Ahhhhhhhhhhh !
    J’ai enfin compris ce qu’était de la crinoline !
    Tu as collecté ici de bien beau modèle.
    Merci pour cet article très intéressant !

    • Cat dit :

      Contente qu’il te plaise.
      Alors, du coup, laquelle de tes personnages vas-tu mettre en crinoline? Lisbeth? Grace? Pourquoi pas Else ? (sors en évitant les jets de flammes)

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