Habiller ses personnages façon XIXe, c’est chouette. Les déshabiller façon XIXe, c’est encore mieux. Parce qu’on ne sait pas toujours ce qui se cache sous les toilettes et volumineuses robes, voici une série d’articles retraçant l’évolution des dessous au XIXe. Pour des raisons de clarté et de simplicité, j’ai conservé le même découpage que pour mes articles « La mode au XIXe ».
La période 1890 – 1914, c’est la Belle Epoque, cette époque où la « Ligne 1900 » fait fureur et dessine une femme liane, toute en courbes art nouveau. Les dessous connaissent donc une certaine évolution. Petit rappel de ce à quoi ressemblait la mode à cette époque.
On garde bien évidemment la fameuse chemise de corps, toujours en coton, lin ou soie, brodée ou agrémentée de dentelles (qui, avec l’avènement des machines mécaniques, sont devenues moins chères et donc accessibles au commun des mortel).
On y ajoute le pantalon de lingerie, qui commence à bien se développer (pour preuve, on trouve des patrons dans les livres et périodiques de couture). Le pantalon descend jusqu’aux genoux, il est serré à la taille par un lacet. Il a tendance à être fendu chez les femmes ouvrières, ou les prostituées. Pour les classes plus aisées, il est plutôt fermé. Il peut aussi être relié à la chemise de corps pour former une sorte de combinaison
Par-dessus la chemise, le corset suit l’évolution de la mode et façonne la silhouette : il bombe la poitrine, affine la taille et cambre les reins. Contrairement aux autres périodes, il va être porté plus bas sur le hanches. Les jarretières descendent jusqu’aux genoux, pour qu’on puisse y nouer les bas.
La poitrine parfois renforcée par de faux seins en peau de chamois, satin matelassé ou caoutchouc.
Le soutien-gorge apparaît vers 1900 (présenté à l’exposition universelle) et commence à être porté, mais toujours en complément d’un corset (modèles de 1905 et 1912).
Par-dessus le corset, on rajoute très souvent un cache-corset brodé ou décoré de dentelles.
A partir de 1907, la forme du corset change légèrement. On favorise les lignes plus naturelles : poitrine mince et hanches étroites. Le corset ne gaine plus la taille, mais aplati les hanches.
Au cours de la Belle Epoque, le corset commence à être critiqué, à la fois par les féministes et par les hygiénistes. L’engouement pour le sport et le culte de la minceur font que le corset doit s’adapter à ces nouvelles pratiques. Beaucoup de femmes de la classe moyenne travaille, et ne peuvent plus porter de corsets trop contraignants. Loin de disparaître, le corset s’adapte et devient plus discret, comme le montrent ces deux corsets d’été et ce corset en jersey.
La Belle Epoque, c’est aussi le moment où la baignade devient l’un des loisirs privilégiés des classes les plus aisées. Apparaissent donc les premiers maillots de bain. On est loin du bikini, je vous l’accorde.
Côté textile, la période connait une certaine évolution. Les cotons Aertes sont créés en 1890. Ils garantissent une meilleure respiration, par un tissage plus fin. On développe aussi des sous-vêtements en laine, notamment des caleçons, ou des corsets de sport. Vers la fin des années 1880, on crée développe de nouveaux tissus plus respirants : organdi, tweel, jersey. Mais ceux-ci ne seront vraiment utilisés à grande échelle dans la confection et les sous-vêtements qu’à partir des années 20.
C’est bien joli, mais ça ressemblait à quoi, une fois qu’on avait mis tout cet attirail. Eh bien à ça. Pas très pratique, mais classe quand même.