Monstres à tout vapeur est une anthologie, publiée par Lune Ecarlate, au sommaire duquel je figure. Le thème était simple : mélanger un univers steampunk avec une ou plusieurs légendes françaises. Petit tour d’horizon.
Un chasseur sachant chasser, Doris Facciolo
Un chasseur se rend dans le Gévaudan, à la poursuite d’une mystérieuse créature, qui pourrait bien venir du petit peuple.
J’ai eu du mal à accrocher à cette nouvelle. D’un côté, je trouve qu’il y a de bons éléments, notamment un univers original. Mais au niveau de l’histoire, j’ai trouvé ça un peu décousu et trop rapide. Ça manque d’ambiance, de descriptions… Dommage, parce que je pense que le texte a du potentiel, et qu’il gagnerait à être développé.
Héloïse, à son avantage, Béatrice Ruffié Lacas
Héloïse, jeune provinciale, monte à la capitale pour profiter de l’exposition universelle. Elle se lie d’amitié avec un professeur d’architecture, qui lui sert de guide. Mais que lui réserve la capitale ?
J’ai bien aimé cette nouvelle, notamment pour le portait sans concession des personnages. J’ai adoré la mère, qu’on a envie de baffer tellement elle est odieuse. J’ai beaucoup aimé le personnage d’Héloïse, jeune fille timide qui aimerait se révolter. Les passages sur Paris rendent bien l’atmosphère et le renversement final conclut à merveille la nouvelle.
La dame aux hiboux, Xian Moriarty
Marie est un assassin sans pitié, avec son compagnon, un Duphôn nommé Anthelme, elle enchaîne les missions. Jusqu’à ce que l’une d’entre elle tourne mal.
Comme pour la première nouvelle, je suis partagée. J’ai bien aimé l’écriture, que je trouve fluide et agréable. Le duo principal fonctionne très bien et est fort sympathique, leurs aventures m’ont un peu rappelé le feuilleton Lady Falkenna. Mais là aussi, j’ai trouvé l’histoire un peu décousue, avec des retours en arrière pas vraiment nécessaires. La fin tombe un peu à plat. Néanmoins, l’ensemble est sympathique, et je ne dirais pas à nom à des aventures un peu plus longues en compagnie de ces deux-là.
La dernière chasse d’Alceste Petibon, Philippe Winkler
M. Petibon, obscur fonctionnaire, nourrit une passion compulsive pour la chasse aux créatures féériques. Aussi, quand le Cercle Cynégétique du Louvre, prestigieuse société de chasse, organise une chasse au Bécut du Béarn, il n’hésite pas.
J’ai bien rigolé à la lecture de cette nouvelle. Le style est volontairement emphatique et comique, l’auteur se moque de son personnage (et il y a matière, je dois dire). Ces péripéties ont un côté burlesque et déjanté qui m’a bien plu, et la fin est assez maligne. Bref, une bonne lecture.
Là où nul ne va, Eric Colson
Dans un Paris uchronique, où règnent en maître l’Empereur et l’Eglise, un jeune ingénieur rebelle prétend avoir créé une machine qui prouve que Dieu n’existe pas.
J’ai bien aimé l’univers mis en place, une uchronie somme tout assez plausible et inventive. La narration est sympathique, avec un joli travail sur les dialogues, qui sonnent assez XIXe. Côté histoire, j’ai lu la nouvelle avec plaisir, même si j’ai trouvé la fin un petit peu too much. Il reste que les personnages sont plutôt bien campés et que l’univers vaut le détour.
Le grincement de la Malebête, Marie Angel
Dans le Gévaudan, un vieux meneur de loup est confronté à un fantôme du passé : les meurtres atroces qui ont ensanglanté la région deux siècles auparavant reprennent.
Coup de cœur absolu pour cette nouvelle. L’écriture est magnifique, travaillée mais fluide, extrêmement poétique. J’ai adoré l’univers mis en place et cette campagne dépeinte, emprunte de magie, mais confrontée à l’arrivée de la science. La fin est vraiment très belle, franchement, un vrai coup de cœur.
Légendes brisées, Catherine Loiseau
Gidéon est un vieux fabricant d’automate, passionné de légendes françaises. Sa vie change le jour où une mystérieuse cliente pousse la porte de sa boutique.
Voilà, ma nouvelle. Je laisse les lecteurs juges de l’histoire.
Trois balles, au commandement, Igor Kovaltchouk.
Dans un Paris alternatif, dominé par les fées et autres créatures magiques, Drumont s’apprête à défier en duel un certain Clémenceau.
Chouette nouvelle, très bien ficelée. J’ai apprécié l’uchronie mise en place et les références historiques qui émaillent ce texte. L’ambiance de duel au début du siècle est très bien rendue, et la fin est très bien trouvée. Une bonne nouvelle pour conclure ce recueil.
Lu dans le cadre du challenge steampunk d’Encres et Calames, Vapeur et feuilles de thé.