Résumé
Paris, an de grâce 1633. Louis XIII règne sur la France et Richelieu la gouverne.
Le Cardinal, l’une des personnalités les plus puissantes et les plus menacées de son temps, doit sans cesse regarder des ennemis de la Couronne. L’espionnage, l’assassinat, la guerre, tout est bon pour parvenir à leurs fins… et même la sorcellerie, qui est l’œuvre des plus fourbes adversaires du royaume : les dragons ! Ces redoutables créatures surgies de la nuit des temps ont en effet survécu et se dissimulent parmi les humains, ourdissant de sombres complots pour la reconquête du pouvoir. Déjà la cour d’Espagne est tombée entre leurs griffes…
Alors, en cette nuit de printemps, Richelieu décide de jouer sa carte maîtresse. Il reçoit en secret un bretteur exceptionnel, un officier dévoué que la trahison et le déshonneur n’ont pourtant pas épargné : le capitaine La Fargue. Car l’heure est venue de reformer l’élite secrète qu’il commandait jadis, une compagnie d’aventuriers et de combattants hors du commun, rivalisant d’élégance, de courage et d’astuce, ne redoutant nul danger : les Lames du Cardinal !
(note : merci à Elbakin pour ce superbe résumé, je n’aurais pas fait mieux).
Ces temps-ci, j’entends beaucoup dire que la fantasy, c’est toujours des histoires de prophéties, de magiciens, d’elfes, de nains et de barbares en pagnes. J’entends aussi également que la fantasy, c’est un style littéraire pauvre et sans éclat, du consommable en somme.
À tous ces grincheux, je dis lisez « Les lames du cardinal » de toute urgence !
« Les lames du cardinal » pourrait être résumé par l’équation suivante : les trois mousquetaires + des dragons. C’est un bon début, car l’originalité de ce roman est d’arriver à mêler les codes du roman de cape et d’épée, à ceux de la fantasy, le tout dans un contexte purement français. Et puis, avouons-le, avoir des mousquetaires qui combattent les ennemis de la France avec rapière, dague et mousquet, le tout en ayant la classe, on ne va pas bouder son plaisir. (En tout cas, en tant qu’escrimeuse, j’ai adoré ce point-là. Et je veux une rapière en dent de dragon).
Mais ce serait un peu réducteur de résumer « Les lames du cardinal » à cet aspect, car ce serait laisser de côté les intrigues de cours et les jeux de pouvoir soigneusement mis en place, les scènes d’action haletantes. Mais surtout, ce serait oublier la peinture vivante du Paris du XVIIe, émaillé d’anecdotes historiques.
C’est d’ailleurs l’une des choses que j’ai préférée dans le roman. Pierre Pevel arrive à faire vivre son décor, sans lui donner l’aspect carton-pâte qu’ont d’ordinaire les histoires de capes et d’épées.
On a affaire à une galerie de personnages au caractère bien trempés, sans toutefois tomber dans la caricature, car on pressent pour beaucoup une histoire sombre et complexe (Ma préférence personnelle va à Saint Lucq, métis dragon tout de noir vêtu…).
L’un de mes petits regrets pour ce tome, est qu’on n’a pas beaucoup d’informations sur le passé des personnages, c’est par moment assez frustrant.
Idem pour les intrigues qui se mettent en place. À la fin du premier tome, les Lames ont déjoué un premier complot, mais on se doute que les dragons n’en resteront pas là, et que leur plan final est beaucoup plus vaste et ambitieux que ce que les personnages semblent penser.
L’écriture est, selon moi, l’un des autres points forts de ce livre. Pierre Pevel a une belle écriture, à la fois fluide et riche, aux tournures raffinées sans jamais être lourdes. Franchement, après quelques livres au style un peu plat à mon goût, cette lecture a été un bienfait.
En résumé
Un très bon livre, à l’univers original et si familier en même temps, de bons personnages, une intrigue rondement menée, dont on a envie de savoir la suite à tout prix, le tout servi par une très belle écriture.
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