Résumé
« Dans mon enfance, j’ai beaucoup appris grâce aux histoires. Ce qui m’a le plus marquée, c’est que les méchants utilisaient leur cervelle et parvenaient toujours à quelque chose. […] Aussi j’ai pensé qu’on avait besoin de gentils qui avaient quelque chose dans le crâne, des gentils actifs, et non pas des nouilles passives. “Un méchant gentil. Est-ce que ça n’existe pas ?” Alors, peu à peu, j’ai décidé d’en être un. »
Mon avis
Une jeune fille, plus futée que la moyenne, qui décide d’utiliser ses talents de manipulatrice pour faire le bien autour d’elle, une « méchante gentille » en somme, voilà le point de départ de ce court roman, qui raconte la jeunesse de Benigna Machiavelli.
C’est le genre de roman qui fait du bien à lire. C’est franchement bien écrit, sans être lourd. C’est drôle, malin et assez jubilatoire. Le personnage principal, malgré un côté je-sais-tout est franchement attachant, peut-être parce qu’on aimerait comme elle pouvoir manipuler notre entourage à notre guise. Ou peut-être parce que, malgré son machiavélisme, Benigna est une authentique gentille, qui ne désire que faire le bonheur de sa mère et de sa sœur (même si ça implique d’envoyer son père en Écosse pour réussir).
J’ai vraiment passé un bon moment, j’ai adoré suivre Benigna dans ses manigances et la voir réussir, triompher des obstacles. À chaque chapitre, on se demande ce qu’elle va pouvoir inventer et l’on est rarement déçu.
Écrit en 1914, j’ai été assez surprise par la modernité du texte, notamment au niveau de la tonalité de l’écriture, mais aussi des thèmes abordés, notamment sur la condition des femmes. Enfin, pas étonnant quand on sait que Charlottes Perkin-Gilman est aussi l’auteur de la nouvelle « the yellow wallpaper », charge contre le traitement des maladies nerveuses féminines.
En résumé : un très bon moment de lecture, un roman malin et intelligent.
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