Résumé
Alors qu’il revient de sa rencontre avec Masema, Perrin découvre que Faile a été enlevée par le Shaido et apprend que le prophète travaille avec les troupes de Seanchan. Elayne bataille toujours pour prendre la suite de sa mère sur le trône d’Andor. Rand lutte toujours contre la folie et la souillure du Saidin, qui frappe de plus en plus durement ses Ashamans. Quant à Mat, confiné à Ebou Dar, devenu le jouet de la reine Tylin, il cherche un moyen d’échapper à la ville et à l’emprise de l’armée du Seanchan.
Mon avis
Bon, 9 tomes sur 14 au total, on s’approche doucement de la conclusion de l’histoire et de Tarmon Gaidon. Il y a des moments dans le livre où l’on perçoit les différentes forces qui se mettent en place, ou l’on pressent un affrontement épique, mais le reste du temps, il faut bien avouer que non. C’est le problème avec les longues histoires avec beaucoup de personnages : au bout d’un moment l’intrigue se dilue, et c’est ce qui arrive avec Winter’s heart.
Le roman met en place plusieurs arcs : Rand et son plan de nettoyer le Saidin, Perrin et Faile confrontés au Shaido, les manigances des darkfriends, les manigances au sein de la tour blanche, les manigances au sein de la tour noir, le cas Logain, Rand et ses histoires de cœur toujours aussi compliquées, Elayne et le trône d’Andor, Mat qui cherche à s’échapper d’Ebou Dar, Cadsuane Sedai et ses plans… Bref, vous l’aurez compris, beaucoup d’arcs narratifs sont lancés, mais au final très peu ont une vraie conclusion.
Rand et Mat arrivent à quelque chose chacun de leur côté (je ne peux pas dire à quoi, sans spoiler la fin du livre). J’ai beaucoup aimé le point de vue de Mat, le pauvre enchaîne les galères, malgré sa chance insolente. J’aime beaucoup son humour, sa manière de gérer la situation et le retournement final était bien vu. J’ai eu un peu plus de mal avec Rand, qui descend doucement dans la folie et qui du coup est parfois un peu difficile à suivre. Mais le final rattrape les errances de ce personnage. J’ai trouvé tout l’arc narratif avec Elayne très long, autant j’aime bien les histoires de manœuvres politiques, autant là, j’ai trouvé que ça faisait remplissage et j’avoue avoir sauté des passages. Quant aux autres, ils apparaissent plus par épisode qu’autre chose. On laisse Faile aux mains du Shaido et Perrin bien décidé à la récupérer sans trop savoir ce qui leur arrive d’autre. On abandonne totalement Logain, Egwene, Loial et pas mal d’autres personnages. C’est assez frustrant, car cela donne un sentiment d’inachevé, comme si l’auteur avait oublié un bout de son histoire en route.
Autre problème qui surgit : l’abondance de personnages et de noms. J’ai beau avoir une bonne mémoire, j’ai été larguée. À tel point que j’ai lu avec en parallèle le site Tar Valon library, histoire de savoir qui était qui. Ça gâche un peu la lecture, et surtout, en vérifiant l’historique des personnages après, on se rend compte qu’on a loupé plein de subtilités. Notamment au niveau de certains Forsakens, qui se révèlent pas aussi morts que ce que Rand pourrait penser.
Malgré tous ces problèmes, je suis toujours bien prise dans l’histoire, parce que Robert Jordan a réussi à créer un univers cohérent, avec une mosaïque de cultures et de peuples. Même si certains personnages ont tendance à m’agacer, il y en a d’autres que j’aime beaucoup : Nynaeve, Birgitte, Lan, Mat, Perrin, Aviendha, Graendal, Moghedien…, et dont j’ai envie de suivre les aventures. Rendez-vous au prochain tome, du coup.
En résumé : une histoire qui part un peu dans tous les sens, beaucoup trop de personnages à mon goût, mais toujours cet univers riche et intriguant, qui donne envie de savoir la suite.