Résumé
Blousé, Vimaire. Dame Sybil, son épouse aimante, lui impose quinze jours de congés à la campagne dans le manoir familial. La vie de hobereau, rien de folichon pour le commissaire divisionnaire du Guet d’Ankh-Morpork, non plus que la déférence servile qu’on lui témoigne, à lui qui tient pour article de foi que les hommes sont tous les mêmes le pantalon baissé. La tradition le veut, le flic en vacances n’a pas ouvert sa valise que le premier cadavre lui saute à la figure. Mais ce n’est pas un meurtre ordinaire qui attend Vimaire, c’est un crime contre l’existence et la dignité d’une espèce entière. Qu’importe s’il est hors de sa juridiction, si les repères lui manquent dans le monde rural et si l’on s’acharne à le mener en bateau, la justice doit passer.
Mon avis
Je retrouve avec plaisir Sam Vimaire pour un nouveau roman du disque-monde. Sauf que cette fois-ci, il n’est pas question du guet et d’Ankh-Morpok, mais bien de vacances à la campagne. Bien évidemment, avec Vimaire, les vacances vont être de courtes durées.
Comme d’habitude, on retrouve le talent de Pratchett pour la fantasy humoristique et la peinture de mœurs. On découvre la campagne, avec ses paysans, dont certains un peu nerveux, sa noblesse corrompue et accrochée à ses privilèges, et ses laissés pour compte : les gobelins.
Comme pour les derniers romans du Disque-Monde, Pratchette parvient à aborder des sujets difficiles sans jamais sombrer dans le gnangnan et la sensiblerie, mais en gardant toujours beaucoup de délicatesse et de justesse.
Les gobelins m’ont fait penser aux aborigènes ou aux Amérindiens, mais en fin de compte, la métaphore est universelle et c’est sa force.
Côté intrigue, on commence sur du policier, avant de glisser sur quelque chose de plus important : le destin d’un peuple qu’on a qualifié de vermine et à qui on refuse les droits de base.
Le début est un peu long à se mettre en place, l’intrigue offre pas mal de rebondissements, et de vrais moments de bravoure, comme la descente d’un fleuve en bateau, au cours d’une tempête.
On retrouve bien sûr ce qui fait le charme de Terry Pratchett : les références en tout genre (Jane Austen, Beatrix Potter et autre) et l’humour. J’aime toujours autant Vimaire. Sybil montre qu’elle a beau être discrète, il ne faut pas la prendre pour une cruche, mais j’ai surtout eu un petit coup de cœur pour Villequin, un majordome aux méthodes peu conventionnelles.
En conclusion
Un très bon Pratchett, à la fois divertissant et profond, on en redemande.