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Critique « Warbreaker », de Brandon Sanderson

    Lecture en VO  

    Warbreaker

     

    Hop, on continue le tour d’horizon Brandon Sanderson avec « Warbreaker », roman de fantasy épique (comme c’est original, me direz-vous 😉 )

     

    Résumé :

    Dans un monde où la magie est régie par trois aspects (le souffle, la couleur et le commandement) et où ceux qui sont morts en héros peuvent revenir à la vie et devenir des dieux, le petit royaume d’Idris tente tant bien que mal de maintenir son indépendance face à l’empire d’Hallendren, gouverné par un empereur dieu quasiment immortel.

    Afin de préserver la paix entre les deux États, Vivenna, princesse Idrienne, doit épouser Susebron, l’empereur dieu d’Hallandren. Calme, posée, maîtresse d’elle-même en toute circonstance, Vivenna est parfaite pour le rôle. Mais au dernier moment, son père se ravise et envoie Siri, petite sœur de Vivenna au caractère rebelle, prendre sa place.

    Dès son arrivée, Siri se retrouve prise dans un nœud d’intrigues et forcée d’épouser un homme qu’on décrit comme un tyran. Vivenna quant à elle, rejoint Hallendren. Aidée de mercenaires, elle tente de délivrer sa sœur et d’arrêter la guerre qui se prépare entre Hallendren et Idris.

    Mais les apparences sont trompeuses à Hallendren, personne n’est ce qu’il semble être. Secrets et faux semblants sont légion.

     

    Mon avis :

    Après le coup de cœur pour la trilogie « Mistborn » et le bon moment passé avec « Alloy of the law », « Warbreaker » confirme pour moi le talent de Brandon Sanderson.

     

    On retrouve dans ce livre tous les éléments qui sont la « patte » de l’auteur : des personnages développés, beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît à première vu, un système de magie complexe et ambitieux, un monde original que la plume de Sanderson parvient à faire vivre.

     

    Les personnages

    Les deux personnages les plus développés sont bien sûr Siri et Vivenna. Siri est au départ de l’histoire, une jeune fille rebelle, tandis que sa sœur aînée est le modèle de la parfaite princesse. J’ai beaucoup aimé l’évolution de ces personnages. Siri grandit, devient plus mature et apprend à naviguer au milieu des requins qui composent la cour. Vivenna n’est pas épargnée, d’abord arrogante et hautaine, elle est confrontée à une série d’épreuves qui vont la faire changer.

    J’ai aussi beaucoup aimé le personnage de Lightsong, un dieu qui ne croit pas à sa propre divinité et choisit donc d’être acerbe et caustique. Mention spéciale à ses duos avec son grand prêtre Llarimar et avec la déesse Blushweaver.

    Sans spoiler, d’autres personnages se révèlent aussi pleins de surprise : Susebron, l’empereur dieu, Vasher, le mystérieux combattant et son épée Nightblood, Denth et Tonk Fah les mercenaires…

     

    La magie

    Elle repose sur trois éléments : la couleur, le souffle et le commandement.

    Chaque être humain possède un Souffle, et peu en cumuler un nombre infini (soit en les achetant, soit en en recevant le don). Grâce à ce souffle, en puisant dans de la couleur et en formulant un commandement, ils peuvent éveiller des objets et leur assigner une mission (ex : un petit bonhomme fait de paille récupère les clés d’une cellule pour Vasher).

    La magie a de nombreuses applications : enchanter des objets, guérir, ou encore, animer des corps qui servent de soldats dans l’armée d’Hallendren.

    Le Souffle sert pour pratiquer la magie, mais il est également un symbole de statut social à Hallendren. Plus on possède de Souffle, plus important on est. À noter que l’utilisation de la magie est un point de désaccord entre Idris et Hallendren. Pour les Idriens, c’est une abomination, pour Hallendren, c’est normal et fait partie du paysage.

    Une particularité : les Rappelés, ces êtres humains revenus à la vie et devenus des dieux. Ils possèdent un Souffle d’une puissance phénoménale, mais doivent consommer un Souffle par semaine s’ils ne veulent pas mourir. Chacun de ces dieux, s’il le souhaite, peut abandonner son Souffle pour guérir quelqu’un, mais il y perd la vie au passage. Ce détail a une importance capitale dans la résolution de l’histoire.

     

    L’univers

    L’histoire commence à Idris, petit royaume austère qui a banni toute couleur, par peur des enchanteurs et de leur magie. Le choc est donc violent lorsqu’on passe à T’Telir, capitale d’Hallendren. T’Telir est une cité immense, bruyante et violemment colorée. Les descriptions m’ont beaucoup fait penser aux images de Bombay : des rues surpeuplées, des richesses immenses côtoyant des bidonvilles, une profusion de couleurs.

     

    Comparé à Mistborn, l’histoire est beaucoup plus légère, avec de francs moments comiques (souvent du fait de Lightsong, qui manie l’ironie comme personne) et des passages tendres et émouvants (Siri et Susebron, un des couples les plus adorables qu’il m’ait été donné de lire, sans jamais tomber dans la niaiserie).

    Le rythme est plus lent, sans jamais être ennuyeux, car on est plongé dans les intrigues, on se débat avec les personnages pour découvrir la vérité derrière tous les faux-semblants.

     

    La fin est plus sombre que le reste du roman et réserve de vrais moments de bravoure et d’émotion (Ah… Lightsong…). Le dénouement est réellement épique, avec son lot de twists et de révélations (personnellement, j’en avais trouvé un ou deux, mais j’avais faux sur l’identité du fameux « warbreaker » qui donne son titre au roman).

    « Warbreaker » est un one-shot (chose assez rare en fantasy), mais la fin est suffisamment ouverte pour appeler une suite (Sanderson a des pistes pour un second roman, qui serait intitulé « nightblood », mais n’a pas encore attaqué la rédaction).

     

    Particularité

    Warbreaker a d’abord été posté chapitre par chapitre au fil de l’écriture par Brandon Sanderson sur son site, avant d’être édité. Chaque chapitre bénéficie donc d’une page de commentaires où l’auteur explique l’évolution du projet, les choix qu’il a faits, les réécritures… C’est chouette à lire car ces annotations donnent des informations complémentaires sur l’univers, les personnages… Et du point de vue d’une humble écrivaine amateur, c’est une mine d’informations.

     

     

    En conclusion :

    Un très bon moment de lecture, un roman de fantasy original, porté par des personnages complexes et attachants. La suite, M. Sanderson !

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