Résumé
La vie n’est pas simple pour le jeune Évariste Cosson, qui vient tout juste de fonder dans les quartiers de la défense la start-up Évariste Cosson Consulting, cabinet d’ingénierie en occultisme industriel et commercial. Pas simple parce qu’il démarre et qu’il a bien du mal à joindre les deux bouts, pas simple parce qu’il souffre d’un défaut chronique de confiance en lui, pas simple parce qu’il est en butte aux railleries des start-up voisines qui, soit dit en passant, ne valent guère mieux. Mais il a les dents longues et la volonté farouche de réussir. Aussi, lorsqu’on lui demande de jouer les chasseurs de têtes et de recruter des individus pourvus d’aptitudes paranormales, se lance-t-il à corps perdu dans une aventure qui lui réservera bien des surprises.
mon avis
J’ai découvert Olivier Gechter avec L’ombre du maître-espion, et sa suite Bel Ange, j’avais aussi bien aimé son recueil de nouvelles, aussi me suis-je lancée dans la lecture de cet opus. Sans être le coup de cœur du Baron Noir, j’ai passé un moment agréable de lecture.
Évariste Cosson est un occultiste, mais pas un illuminé qui fait des rituels dans son grenier, non. Il est diplôme d’une grande école et a décidé de mettre à profit sa double casquette (magicien et ingénieur) pour créer une entreprise de consulting nouvelle génération. Là réside l’une des premières originalités du roman : mélanger la vie quotidienne d’une start-up qui se lance dans une pépinière d’entreprise à de la magie. Ça a un petit goût de Bureau des atrocités, mêlé à du Dresden files, avec la touche française en prime (les Parisiens se reconnaîtront sûrement dans cet ouvrage). J’ai bien aimé ce décalage entre l’aspect ésotérique et les préoccupations bassement terre-à-terre (fiches de frais, bilan comptable et autre).
Notre brave Évariste se trouve donc à devoir recruter des extralucides pour une entreprise de voyance, qui aimerait embaucher des personnes disposant de vrais pouvoirs. Plus facile à dire qu’à faire hélas, car la moitié de ces extralucides font preuve d’une santé mentale plus que douteuse, et l’autre moitié est sous la coupe de la redoutable madame de l’Afféterie et de son secrétaire, le sinistre Viktor Corlax. Ce qui semblait une mission simple et bien payée va entraîner Évariste dans une série d’aventures plus mouvementées les unes que les autres.
L’histoire se déroule sans temps mort, on enchaîne les péripéties (et Évariste les galères). C’est rythmé, plein d’humour, on ne s’ennuie pas une minute.
Le roman fait également la part belle aux personnages truculents ; entre le secrétaire démoniaque, la vieille peau imbue d’elle-même, le jeune créateur de start-up aux dents longues, le policier portant le doux patronyme de « Lepigeon », il y en a pour tous les goûts. J’aime la manière qu’à l’auteur de brosser un portrait en quelques phrases. Ma préférence va quand même à Gidéon Bomba, sorcier Chimbu fraîchement débarqué de Papouasie, qui montre un sens de l’humour particulier et qui forme avec Évariste un tandem haut en couleur.
Pour finir, je déplorerai quand même un très grand nombre de fautes et de coquilles qui gâchent la lecture et desservent l’auteur et son roman. C’est vraiment dommage.
En conclusion : un bon moment de lecture pour un roman fantastique malin et plein d’humour, je ne dirai pas non à une suite.
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