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Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski

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    Résumé

    « Gagner une guerre, c’est bien joli, mais quand il faut partager le butin entre les vainqueurs, et quand ces triomphateurs sont des nobles pourris d’orgueil et d’ambition, le coup de grâce infligé à l’ennemi n’est qu’un amuse-gueule. C’est la curée qui commence. On en vient à regretter les bonnes vieilles batailles rangées et les tueries codifiées selon l’art militaire. Désormais, pour rafler le pactole, c’est au sein de la famille qu’on sort les couteaux. Et il se trouve que les couteaux, justement, c’est plutôt mon rayon… »

     

    Mon avis

    Mes parents m’ont gentiment offert ce superbe bouquin pour Noël. Admirez un peu l’édition « déluxe ». Elle est superbe, reliée, avec marque-page intégré. Le livre sent bon le papier, s’ouvre parfaitement et se cale sur les genoux pour un bon moment de lecture. En plus, son poids en fait un argument de choc à asséner aux fâcheux qui disent que de toute manière, la fantasme, c’est que des histoires de prophétie et de dragons, et qu’il n’existe pas de bons auteurs français. N’hésitez pas à leur appliquer le livre sur le crâne (pas trop fort quand même, histoire de ne pas l’abîmer, le bouquin, hein, pas le crâne), et puis plongez-vous dans la lecture de ce superbe ouvrage.

    Gagner la guerre - édition Luxe - Jean Philippe Jaworski 

     

     

     

     

     

     

    Je ne vais pas y aller par quatre chemins : c’est un excellent livre. Si comme vous vous suivez un peu ce qui se dit sur la blogosphère, vous avez sûrement déjà lu des critiques dithyrambiques de « Gagner la guerre », eh bien elles sont méritées.

     

    Le style est exceptionnel : à la fois recherché et plein de gouaille. C’est un mélange d’argot et de vocabulaire recherché (presque antique par moments), et ça passe tout seul. Si, si. J’admire profondément cet autour pour nous livrer une pose aussi travaillée qui se dévore aussi facilement. Impressionnant.

     

    Et s’il n’y avait que le style ! L’histoire est extrêmement prenante. J’adore la culture italienne de la Renaissance, j’adore les histoires de manipulations politiques, j’ai été servie avec toutes les intrigues qui agitent Ciudalia. Benvenuto, ancienne petite frappe, assassin, bras armé de l’un des hommes les plus puissants de la cité, est plongé jusqu’au cou dans les manigances de son patron. Parfois il parvient à deviner ce qu’il a en tête, d’autres fois, il se fait surprendre et doit improviser (et Benvenuto se montre très doué pour l’improvisation).

    Les dialogues sont percutants, les retournements de situation nombreux, et, même si Benvenuto est un assassin, il n’est pas idiot, et nous permet de comprendre les rouages de la politique ciudalienne et les non-dits derrière les mots et attitudes.

     

    Le rythme de l’histoire est très bon et ne faiblit jamais. Beaucoup d’éléments, sans importance en apparence, trouvent leur place au fil de l’histoire, pour qu’au final, tout s’éclaire (même s’il reste quelques zones d’ombres autour du sorcier Sassanos : comment a-t-il réussi à convaincre Bellisario de revenir ? Quelle est la source réelle de ses pouvoirs ? Quel sort réserve-t-il à la sorcière ?).

     

    Les personnages sont extrêmement travaillés, Benvenuto en tête. Étant le narrateur, il tire le haut du panier et m’a séduit avec sa gouaille et son esprit vif. Ce n’est pas un homme bien, il est volontiers rustre et violent, mais c’est un personnage fascinant. Il est plein de ressource, rarement là où on l’attend, et derrière ses attitudes bravaches, on devine des fêlures et blessures pas encore refermées.

    Le clan Ducatore est aussi mis à l’honneur : entre le père qui ferait passer les Médicis pour des enfants de chœur et la fille, mélange de haine, d’amour, de duperie, d’intelligence et d’innocence, il y a de quoi faire. Sans parler du sorcier Sassanos, inquiétante ombre qui garde son mystère jusqu’à la fin.

     

    Au final, un seul regret : que pour le moment il n’y ait pas de suite, car j’adorerai savoir ce qu’il va advenir de Léonide Ducatore, de Clarissima, et bien sûr, de ce cher Benvenuto.

     

    En résumé : un livre génial, à lire de toute urgence !

     

    3 commentaires sur “Gagner la guerre, Jean-Philippe Jaworski”

    1. Tu avais lu le recueil de nouvelles Janua Vera du même auteur? De ce que j’ai compris ça se passe principalement avant Gagner la guerre, et on y retrouve les personnages.
      Ça a l’air d’être assez complexe comme scénarios et comme écriture en tout cas.

    2. Retour de ping : Même pas mort, Jean-Philippe Jaworski | Catherine Loiseau - Catherine Loiseau

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