Résumé
Thomas Ward est le septième fils d’un septième fils, il voit des choses que les autres ne perçoivent pas et cela fait de lui le candidat idéal pour devenir l’apprenti de l’Epouvanteur du comté, seul rempart contre les gobelins, sorcières et autres créatures maléfiques. Mais l’apprentissage est loin d’être simple et de nombreux dangers guettent Thomas…
Mon avis
Allez un peu de littérature jeunesse pour changer, et je dois dire que cette série est une bonne découverte.
On plonge tout de suite dans un univers médiéval rural, emprunt de superstitions, croyances et créatures maléfiques. Le monde est assez original, âpre et bien loin des clichés habituels de la fantasy. Thomas a grandi dans une ferme, il connaît le travail de la terre et la rudesse de la vie. Il n’a beau avoir que douze ans, il a déjà été confronté à la mort et aux catastrophes.
Thomas n’est donc pas naïf, et semble parfois un peu trop mature pour son âge, notamment dans sa manière de s’exprimer. Mais bon, il est très éveillé, en partie grâce à ses dons, et surtout grâce à l’enseignement de sa mère. Cette dernière est le personnage qui m’a le plus plu : étrangère qui a épousé un paysan pour lui donner sept fils, elle est capable de soigner, mettre les enfants au monde, elle parle latin et grec, sait calmer les ombres et les spectres, et cuisiner de superbes ragoûts. Bref, un mystère (mais on se doute qu’elle n’est pas une femme ordinaire).
Le roman suit les premiers pas de Thomas dans son apprentissage, sa découverte du métier d’Epouvanteur, ses erreurs et comment il doit les réparer. Ce tome met un peu de temps à démarrer, et suit le cheminement « classique » d’un roman d’apprentissage (situation initiale, élément perturbateur, premier contact avec le surnaturel, premier combat, moment de répit, deuxième combat, conclusion), mais ça fonctionne plutôt bien, et c’est cohérent concernant le public visé.
Là où L’apprenti Epouvanteur m’a surpris, c’est au niveau de sa tonalité : c’est très sombre. On parle très clairement de morts, de blessures, de sacrifices, rituels de magie noire. C’est bien traité, de manière dure, sans concession, mais sans sombrer dans le glauque et le gore. C’est assez surprenant pour un roman pour enfant, mais pas forcément déplaisant, car cela donne une tonalité assez unique au roman.
Dans les quelques points noirs que j’ai pu relever, j’ai trouvé le scénario un peu facile par moment (le coup d’Alice et des gâteaux, je l’avais vu venir à des kilomètres). Le maître Epouvanteur, est parfois un peu incohérent : il sait que la mère Malkin risque de revenir, et laisse Thomas se débrouiller comme ça. Ça m’a paru un peu bizarre. Mais bon, ces quelques détails ne m’ont pas empêché d’apprécier ma lecture
En résumé : un roman d’apprentissage sombre, dans un univers rural peuplé de créatures fantastiques, une bonne découverte, je lirai la suite avec plaisir.