Bonjour à tous
On inaugure ce mois-ci un nouveau format sur le site : chaque mois, je listerai ce que j’ai lu comme livres et vu comme films et séries. Jusque-là, rien que du très classique, sauf que pour chaque œuvre, j’essaierai de vous dire ce qu’on peut en tirer niveau écriture.
Ça fait un moment que ce format me trotte dans la tête. J’ai réalisé il y a peu que chaque fois que je lis ou regarde quelque chose, j’analyse comment c’est écrit, j’essaye de voir ce que cette œuvre a de bon, etc. J’ai envie de partager ces expériences avec vous et je pense qu’écrire tout ça me permettra en plus de réfléchir plus en profondeur.
On commence donc avec la liste de janvier !
Livres
Au Guet, Terry Pratchett
Une société secrète d’encagoulés complote pour renverser le seigneur Vétérini, Patricien d’Ankh-Morpork, et lui substituer un roi.
Enfin une affaire à la mesure du capitaine Vimaire, alcoolique frénétique, et de ses non moins brillants adjoints. Et lorsqu’on retrouve au petit jour dans les rues les corps de citoyens transformés en biscuits calcinés, l’enquête s’oriente résolument vers un dragon de vingt-cinq mètres qui crache le feu.
Peut-être la collaboration du bibliothécaire de l’Université ne serait-elle pas inutile. Certes, il a depuis quelque temps été métamorphosé en singe, mais qui a vraiment remarqué la différence ?
Ce qu’on peut en tirer
Je triche, c’est une relecture ^^. Je relis très souvent mes Terry Pratchett, ça me fait du bien. Il y a toujours quelque chose à apprendre chez lui. Pour ce tome, plusieurs choses.
C’est le premier tome d’un nouvel arc dans l’univers du Disque-monde, celui du Guet d’Ankh-Morpok. On a donc une présentation des personnages : Vimaire et son mal-être, Carotte et sa droiture, le duo Chicard/Côlon. C’est une leçon, car cette introduction est maîtrisée et sans temps mort. Pratchett se concentre sur l’essentiel des personnages et les présente en action, plutôt que de s’étendre en description.
Ça m’a fait plaisir de relire ce tome aussi, car on voit les jalons de l’évolution pour le guet ; et on admire l’évolution des personnages et de la ville d’Ankh-Morpok par la suite.
C’est d’ailleurs une des choses que j’aime beaucoup dans cette série : c’est un monde qui évolue (en même temps, on se trouve au siècle de la Roussette ^^).
L’étrange affaire de Spring Heeled Jack, Mark Hodder
Londres, 1861. Sir Richard Francis Burton, un grand explorateur et un érudit de talent. Sa réputation a été salie et sa carrière ruinée. Il est dans de sales draps. Algernon Charles Swinburne, Un jeune poète prometteur et avide de sensations fortes, disciple du marquis de Sade. Le cognac causera sa perte. C’est le cadet de ses soucis. Les deux hommes sont au cœur d’un empire déchiré par les conflits. D’extraordinaires machines envahissent un monde soumis à des lois des plus répressives. Tandis que certains défendent une société fondée sur le génie créateur, d’autres repoussent les limites de la conscience en ayant recours aux drogues, à la magie et à l’anarchie. Lorsque des loups-garous terrorisent l’East End londonien et que des jeunes filles deviennent la proie d’une effroyable créature nommée Spring Heeled Jack, le duo n’a plus d’autre choix que d’agir. Au plus vite. Tous deux se trouvent confrontés à l’un des événements les plus décisifs de cette époque. Mais la pire de leurs découvertes pourrait bien provoquer la fin du monde tel qu’ils le connaissent… Quand une poignée d’hommes changent l’Histoire, l’Histoire change tous les autres.
Ce qu’on peut en tirer
Relecture là aussi, parce que je vous prépare une vidéo sur le sujet, sur ma chaîne Youtube. J’y reviendrai dessus plus longuement. Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’est un bon roman, qui a en plus une présentation magistrale de son univers.
Une cosmologie de monstres, Shaun Hamill
La Famille Turner, de Vandergriff (Texas), se tient sur le seuil d’un monde terrifiant dominé par une cosmologie de monstres. Est-ce le leur ou est-ce le nôtre ?
Ce qu’on peut en tirer
Ce livre m’a été offert pour mon anniversaire par ma chère Andréa Deslacs, et je la remercie, car j’ai vraiment apprécié cette histoire.
C’est un livre assez inclassable qui mélange les genres : horreur, chronique familiale, journal intime et tranche de vie. Je le trouve vraiment réussi à ce titre : le mélange passe bien, et se fait de manière très fluide.
La narration est aussi originale : Noah nous raconte son histoire et parle donc à la première personne, mais il narre aussi l’histoire de sa famille et adopte le point de vue des autres membres à la troisième personne. Franchement, rien que pour ça, je vous conseille de le lire !
Les Enfants de Cernunnos, Tiphaine Levillain
Le monde de Gaëlle s’effondre lorsque son fils de 17 ans disparaît. Alors que les autorités pensent à une fugue, elle décide d’enquêter par ses propres moyens, plongeant dans les eaux troubles d’une secte mystique dont l’adolescent aurait croisé le chemin.
Ce qu’on peut en tirer
J’ai craqué, j’ai pris l’abonnement Rocambole, conseillée par Rachel Fleurotte. Les enfants de Cernunnos est la première série que je lis et qui fais écho à la série Zone Blanche, dont je vous parle plus bas (on scrolle, les amis, on scrolle ^^).
La série est intéressante pour son rythme, mais aussi pour son personnage de mère qui doit faire face à ses erreurs. Tout est très juste au niveau des émotions.
Films
Dans les hautes herbes, Vincenzo Natali
Un frère et sa sœur se retrouvent piégés dans un champ au Texas après avoir répondu à l’appel à l’aide d’un jeune garçon.
Ce qu’on peut en tirer
Un film qui retourne bien la tête, comme je les aime. Pour les connaisseurs, ça m’a un peu rappelé Triangle, de Christopher Smith.
La construction est maligne : on se concentre sur quelques personnages et événements, on limite les lieux, mais on complique avec des retours dans le temps.
Là où le film m’a marquée, ce que son style vient appuyer son propos. Le scénario du film est labyrinthe, et ça se ressent à l’écran : on ne sait jamais où sont les personnages, le champ de hautes herbes bifurque sans cesse… Si les personnages sont perdus à l’écran et doivent lire les indices pour se retrouver, c’est la même chose pour le spectateur, qui doit lui aussi être actif pour reconstituer le puzzle.
1922 de Zak Hilditch
Une série de phénomènes persuadent un homme qu’il est hanté par son épouse dont il a commis le meurtre.
Ce qu’on peut en tirer
Ce film est une adaptation d’une nouvelle de Stephen King et on ressent la patte du maître dans l’histoire. Le film fait la part belle aux détails et à la vie quotidienne des personnages. Il y a donc le versant horreur, avec cet homme qui a tué sa compagne et se croit hanté par elle, et d’un autre, une peinture de la vie paysanne du midwest dans les années 20.
Personnellement, j’aime beaucoup quand l’horreur est plus que de l’horreur, mais qu’elle dit quelque chose sur nous, notre société ou notre histoire. D’ailleurs, ce n’est pas limité à l’horreur, mais ça s’applique à tous les genres de l’imaginaire : l’une de leurs forces, c’est d’arriver à parler de sujets qui nous touchent à travers l’imaginaire.
J’ai aussi bien aimé l’ambiguïté des éléments fantastiques : on ne sait pas trop si le fantôme est réel ou si le personnage l’hallucine. Dans les deux cas, il y a des éléments.
Minuit dans l’univers, de George Clooney
Dans ce film post-apocalyptique, Augustine, scientifique solitaire basé en Arctique, tente l’impossible pour empêcher l’astronaute Sully et son équipage de rentrer sur Terre. Car il sait qu’une mystérieuse catastrophe planétaire est imminente…
Ce qu’on peut en tirer
Quelle déception que ce film ! La bande-annonce m’avait donné envie, ça partait bien, mais en réalité, il ne se passe rien, et je me suis franchement ennuyée (alors que j’aime bien le genre un peu contemplatif).
Pas d’exemple positif dans ce film, mais plutôt une illustration de ce qu’il ne faut pas faire : négliger les conflits et ne pas penser au rythme de son histoire.
Ah oui, et on rajoute : prendre le spectateur pour un idiot incapable d’additionner un et un (pour ceux qui l’ont vu : vous avez été surpris par les révélations ou pas? ).
In the shadow of the Moon, de Jim Mickle
Un policier de Philadelphie traque un tueur en série insaisissable dont les crimes suivent le cycle de la lune.
Ce qu’on peut en tirer
C’est un thriller SF de bonne facture, avec un scénario éclaté. C’est bien parce que c’est une histoire en puzzle qu’il faut reconstituer et ça pique l’intérêt. D’un autre côté, cette construction a tendance à hélas éclater le rythme aussi. Si vous voulez travailler sur ce genre d’histoire, c’est un élément à prendre en compte, je pense.
Le retournement de fin était pour moi bien trop évident. C’est dommage, mais ça fait réfléchir aussi sur l’art de camoufler les pistes (là, très clairement, il manquait une ou deux fausses pistes sur l’identité de la jeune femme).
His House de Remi Weekes
Après avoir fui les horreurs de la guerre au Soudan du Sud, un jeune couple de réfugiés peine à s’adapter à la vie dans une ville anglaise rongée par un mal profond.
Ce qu’on peut en tirer
Comme pour 1922, ce film est de l’horreur qui parle de société.
Il y a deux lectures possibles : une classique histoire de fantômes, avec ce couple qui est hanté par un esprit malin. Ou une métaphore des traumas qu’ils ont affrontés.
À travers ce prisme, le film met en scène la douleur d’être réfugié et la difficulté à s’adapter à un nouveau pays (qui n’est d’ailleurs guère accueillant).
Et à nouveau, l’élément fantastique est ambigu : le fantôme est-il réel ou bien résulte-t-il du stress post-traumatique dont semblent souffrir les deux personnages?
Vampires, de John Carpenter
Jack Crow est un chasseur de vampires. Après avoir vu ses parents succomber aux dents acérées de l’un d’entre eux, Crow a consacre sa vie a les chasser dans une traque impitoyable qu’il mène depuis des années en compagnie d’une poignée de mercenaires connus sous le nom de Team Crow. À la demande du cardinal Alba, émissaire du Vatican, Crow et ses hommes partent au Nouveau-Mexique avec pour mission de détecter les nids de vampires et de les détruire. Après un nettoyage dans une ferme infestée, la Team Crow se fait attaquer par le grand maitre des vampires, Valek.
Ce qu’on peut en tirer
Pas le meilleur Carpenter, mais il se laisse voir.
Je le trouve intéressant pour son mélange des genres. On a les codes du western, mais adaptés à une chasse aux vampires.
Il est aussi crucial pour l’historique du genre. Quand il est sorti en 1998, il était en pleine vague Entretien avec un vampire, qui donnait une image assez romantique des buveurs de sang. Ici, on repart vers un vampire plus sale et poisseux, plus proche du mythe originel également.
Bref, à voir si vous vous intéressez à nos amis les vampires.
Séries
Big mouth S1 et S2, de Nick Kroll, Marck Levine et Andrew Goldberg
Les aventures d’adolescents à l’heure de la puberté.
Ce qu’on peut en tirer
Un exemple parfait de comédie pour traiter de choses sérieuses.
Non, franchement, c’est le genre de séries que j’aurais adoré voir quand j’étais ado.
C’est méchamment barré, c’est trash, c’est drôle, mais en même temps, ça parle de sujets sérieux qui touchent tout le monde (la puberté, le sexe, la contraception, mais aussi la pression sociale, l’acceptation de soi, la dépression…).
Les personnages sont en plus très bien écrits. Chacun a sa personnalité et ils sont tous attachants à leur façon. Ils sont en plus très variés et du coup, on peut s’identifier au moins à l’un d’eux (moi j’ai un coup de coeur pour Missy).
Perdus dans l’espace S1 et S2 de Irwin Allen, Matt Sazama et Burk Sharpless
La famille Robinson a été sélectionnée pour avoir la possibilité de reconstruire leur vie dans un monde meilleur dans l’espace. Confrontés à des difficultés, les nouveaux colons vont devoir se serrer les coudes pour pouvoir survivre dans cet environnement hostile situé à des années-lumière.
Ce qu’on peut en tirer
On a commencé à regarder ça avec mon mari un peu par curiosité (et parce qu’il avait envie de SF). On a vite continué, car on avait envie d’en savoir plus.
La construction de la série fait que celle-ci est extrêmement addictive. Je m’explique.
Les Robinson doivent résoudre un problème général : quitter la planète et retrouver le vaisseau mère qui les ramènera à la colonie. C’est le but de la saison 1.
Mais chaque épisode est découpé en “problèmes” plus concrets (sortir le vaisseau de la glace, trouver du carburant) et donne donc des objectifs aux personnages. Et au sein de ces objectifs, les personnages doivent résoudre d’autres problèmes, qui parfois s’accumulent.
Ça donne une série très dynamique et qui donne envie de connaître la suite, parce qu’on veut savoir comment ils vont résoudre le problème.
Ajoutez à cela que les personnages sont bien construits et crédibles. Chacun a sa personnalité, ses objectifs, ses forces et ses faiblesses. Mention spéciale au Dr Smith, qui joue le rôle de l’antagoniste.
Zone Blanche, saison 1, de Matthieu Missoffe
Villefranche est une petite ville isolée au cœur d’une forêt gigantesque, un labyrinthe vert de milliers d’hectares rendant toute télécommunication hasardeuse. Cet endroit pas tout à fait comme les autres a ses zones non cartographiées, ses crimes, ses disparitions et autres mystères à élucider, ainsi qu’un taux d’homicides six fois supérieur à la moyenne nationale… Mais à part ça, tout va bien. Pour veiller sur elle, la ville peut compter sur son « shérif », le major Laurène Weiss, une fille du pays forte en gueule et étrangement connectée à la nature.
Au fur et à mesure de ses enquêtes, Laurène Weiss s’enfonce toujours plus loin parmi les arbres pour percer leurs secrets, notamment et en premier lieu celui de son propre enlèvement vingt ans plus tôt.
Ce qu’on peut en tirer
Bonne surprise que cette série policière française de très bonne facture.
Elle se structure en épisodes, chacun développant sa propre enquête, avec toutefois un fil rouge dans la saison : la disparition de la fille du maire.
Si les enquêtes sont parfois un peu prévisibles (en même temps, en 50 minutes, dur de multiplier les fausses pistes) et que le retournement de dernier épisode m’a moyennement convaincue (manque de foreshadowing pour moi), la série est intéressante à deux niveaux.
Les personnages renouvellent les archétypes du genre. On a la fliquette sérieuse avec un lourd passé, le procureur un peu fantasque, le vieux flic qui a tout vu, le grand costaud un peu bourru. Bref, des archétypes qu’on a déjà vus. Mais ici, ils sont tous traités avec un petit twist. Laurène, la gendarme a un lien étrange avec la forêt et des intuitions fulgurantes, dont elle se sert pour résoudre les enquêtes. Le procureur a beau être fantasque, il est très cartésien et refuse de se laisser prendre au surnaturel. Le vieux gendarme est en réalité assez compétent (ce qui change agréablement !), il est la voie de la raison et est très bien intégré dans la communauté, ce qui lui offre un rôle non négligeable au sein de la brigade. Le grand costaud bourru est ouvertement gay dans cette petite ville. Bref, les personnages vont plus loin que ce qu’on a l’habitude de voir dans ce genre.
De plus, on comprend très vite l’attachement qu’ils ont les uns envers les autres. On les voit aussi beaucoup interagir avec les membres de la communauté et on comprend qu’ils font vraiment partie de ce territoire. Ils ont un bon capital sympathie.
Autre chose qui m’a plu dans cette série, c’est le traitement très subtil du fantastique.
Dès les premières images, on pressent que quelque chose de surnaturel habite la forêt qui entoure Villefranche. Cette présence se retrouve tout au long de la série, à travers la manière dont la forêt est filmée, à travers l’omniprésence des animaux, notamment des corbeaux. On a l’impression d’une présence invisible, mais qui a une influence cruciale sur la vie des habitants.
D’ailleurs, les habitants ont tous plus ou moins conscience de cet aspect magique de la forêt : c’est intégré dans leur vie quotidienne ou dans leurs coutumes.
La fin de la saison 1 laisse pressentir un virage plus surnaturel pour la saison 2, que j’ai hâte de découvrir.
Le jeu de la dame, de Scott Frank et Allan Scott
En pleine Guerre froide, le parcours de huit à vingt-deux ans d’une jeune orpheline prodige des échecs, Beth Harmon. Tout en luttant contre une addiction, elle va tout mettre en place pour devenir la plus grande joueuse d’échecs du monde.
Ce qu’on peut en tirer
Si on m’avait dit que j’allais adorer une série sur les échecs…
Très bon moment que cette série, extrêmement fine au niveau de l’écriture de ses personnages. Rien n’est tout blanc, rien n’est tout noir et la série arrive à nous faire plonger dans la vie de cette jeune femme aussi géniale que troublée.
J’ai aussi beaucoup aimé la manière de mettre en scène les affrontements pour que ça reste compréhensible même si on y connaît rien en échecs (c’est mon cas). Je pense d’ailleurs faire une vidéo plus longue sur le sujet.
Russian Doll de Natasha Lyonne, Amy Poehler, Leslye Headland
Une femme prise au piège d’une mystérieuse boucle revit sans cesse une nuit de fête à l’issue de laquelle elle meurt… avant de se réveiller le lendemain, indemne.
Ce qu’on peut en tirer
J’étais un peu réticente sur cette série, car je craignais que ça soit vite répétitif, mais ce n’est pas le cas. Le format court (8 épisodes d’une trentaine de minutes) y est pour beaucoup, mais l’écriture est très maligne aussi. On suit les pas de Nadia qui se retrouve piégée dans une boucle temporelle. On découvre les règles de cette boucle et quand elle et le spectateur pensent avoir compris de quoi il retourne, un nouvel élément change la donne. Même si les événements se répètent, il y a toujours des variantes qui font qu’on ne s’ennuie jamais.
Les personnages sont aussi très bien écrits : ils sont attachants malgré leurs défauts (ou peut-être à cause de leurs défauts) et on a plaisir à les suivre.
La série exploite aussi très bien le comique de répétition. Quant aux dialogues, il y a de bonnes punchline et chaque personnage a sa voix.
Alice in Borderland
Un jeune homme passionné de jeux vidéo se retrouve avec ses deux amis dans un Tokyo alternatif où ils doivent disputer de dangereuses parties pour survivre.
Ce qu’on peut en tirer
Une série regardée un peu par hasard et qui s’est révélée assez addictive.
Même si les personnages sont un peu caricaturaux, que les acteurs surjouent et qu’il y a des moments un peu tirés par les cheveux, je recommande le visionnage. Outre qu’il s’agit d’un bon divertissement, la série utilise très bien le principe du “Midpoint”.
J’ai découvert ce principe dans le livre de John York, Into the woods (j’ai d’ailleurs fait un article sur le sujet). En gros, un bon midpoint, c’est il y a un événement vers le milieu de l’histoire qui va relancer l’intrigue et donner de nouveaux enjeux. Or, il se trouve que chaque épisode d’Alice in Borderland a ce midpoint et que la saison 1 en elle même a un midpoint (fin de l’épisode 3 et épisode 4).
Chaque épisode se termine aussi sur un élément qui relance en lui-même l’intrigue et prépare l’épisode suivant (ou la saison suivante). Très franchement, c’est hyper intéressant à voir mis en œuvre !
The mandalorian S2, de Jon Favreau
Après les événements de la saison 1, le mandalorien se retrouve à nouveau à protéger l’enfant et se trouve investi d’une nouvelle mission : chercher des jedis à qui confier ce dernier.
Ce qu’on peut en tirer
J’avais beaucoup aimé la saison 1 et la saison 2 continue sur la même lancée.
La série est très efficace niveau rythme : il n’y a pas de temps mort, il y a un fil rouge tout au long de la saison (retrouver les jedis), mais chaque épisode a sa cohérence interne (mon mari m’a fait remarquer que ça ressemblait un peu aux quêtes des jeux vidéos).
Là où The Mandalorian est très fort, c’est que la série parvient à la fois à contenter les fans de Star Wars (j’avoue, j’ai couiné quand Bo Katan dit à Mando d’aller retrouver Ahsoka Tano), sans perdre les non-fans pour autant. Pour revenir à mon mari, il n’est pas du tout fan de Star Wars, mais a eu plaisir à suivre la série (oui, je me sers de lui comme cobaye ^^)
Une autre chose qui m’a plu, c’est la diversité des personnages et le côté progressiste qu’on sent dans leur écriture. Il y a des rôles féminins badass, sans que leur compétence soit remise en question à aucun moment ou qu’elles soient sexualisées. Et ça, c’est cool. Et quant au Mandalorien, je trouve que c’est une figure paternelle originale et terriblement attachante. Et ça aussi, c’est cool.
En vrac
J’ai vu les deux derniers Jumanjis avec The Rock. Pas les films du siècle, mais d’honnêtes divertissements, bien ficelés et qui nous ont fait passer un bon moment.
On a abandonné la série “L’autre côté”. Ça partait bien pourtant, avec une Espagne dystopique sous junte militaire et le destin des différents membres d’une famille. Mais pour moi, il y a trop d’incohérences, c’était trop tiré par les cheveux et aucune surprise dans le déroulé. Donc, série abandonnée au bout de 4 épisodes.
On a aussi abandonné “Warrior Nuns”. Ça partait bien avec des nonnes qui tabassent du démon. Mais le personnage principal est vite agaçant et, passé un bon démarrage, l’intrigue patine et se concentre plus sur les états d’âmes de tout le monde que sur la résolution des conflits.
Voilà, c’est tout pour ce mois-ci. J’espère que ce format d’article vous parle et vous plaît. Moi en tout cas, j’ai beaucoup apprécié de faire cette liste et d’essayer de réfléchir vraiment à ce qu’on peut tirer en leçon d’écriture de ce qu’on regarde et qu’on lit.
Rendez-vous le mois prochain pour un nouvel article !