« Les contes de l’ombre » sont une anthologie éditée par Lune Ecarlate, qui réuni des nouvelles dans le plus pur style fantastique XIXe. Une de mes nouvelles est au sommaire de cette anthologie, c’est gage de qualité, non ? (Comment ça ma tête ne passe plus les portes ? Mais non, pas du tout voyons ! Par contre c’est marrant, je suis un peu serrée au niveau des chevilles). Bref, trêve de plaisanterie et petit tour d’horizon.
Amor in Sempiternum, Nicolas Saintier
Une belle nouvelle sur une histoire d’amour qui transcende la mort, le ton et le thème m’ont assez rappelé la nouvelle « Vera » de Villiers de L’Isle-Adam. J’ai beaucoup aimé.
Aliénation, Fanny Rieubon
Une école anglaise abrite de biens sombres secrets…
Je suis un peu plus mitigée sur cette nouvelle, j’ai trouvé que l’intrigue était trop touffue pour une simple nouvelle, l’histoire aurait mérité d’être développée sur un format plus long (genre novella), d’autant plus que l’écriture est vraiment très travaillée (typiquement XIXe, un régal) et que l’auteur arrive à bien camper ses personnages et à planter un décor mystérieux et intrigant.
La comptine, Xian Moriarty
Un groupe de pilleurs de tombes en visite dans un cimetière va faire une terrible rencontre.
J’ai bien aimé ce texte, notamment à cause de son ambiance morbide. L’apparition est assez effrayante, sa comptine macabre reste bien en tête.
La plume noire, Nicolas Kempf
Un écrivain en mal d’inspiration fait une terrible rencontre qui change sa vie.
Direction les cercles artistiques, pour cette nouvelle. Nous suivons les pas d’un écrivain qui peine à écrire ce qu’il pense être l’œuvre de sa vie. La rencontre avec une mystérieuse femme va faire basculer sa vie, pas forcément dans le bon sens. J’ai bien aimé la plume de l’auteur et apprécié la chute de ce texte.
L’Ankou, Yann Pernel
Dans une ville du Far West, un vieux Marshall est confronté à une horrible série de meurtres.
Petit tour en Amérique pour une ambiance western ce coup-ci, j’ai beaucoup aimé l’angle d’approche de cette nouvelle (assez original, et très bien rendu au niveau de l’ambiance, on sent presque le soleil écrasant et la poussière en lisant le texte). L’intrigue est bien menée de bout en bout, un très bon texte.
Un beau mariage, Henry Bé
Emily vient de se marier, elle aime son époux et sa nouvelle vie, tout va pour le mieux. Jusqu’à ce que des rêves étranges peuplés d’airs de piano et de jeunes femmes mutilées viennent la hanter.
Une de mes nouvelles préférées du recueil : bien écrite, très bien menée, angoissante, et avec une fin grandiose.
Le bruit étrange, Ruffié Lacas
Un vieil homme est hanté par des bruits étranges qui résonnent dans son appartement. Est-ce le fantôme de sa femme décédée qui tente de communiquer ?
Je suis partagée pour cette nouvelle : j’ai bien aimé l’écriture, la manière qu’a l’auteur de nous emmener là où il le désire, j’ai beaucoup aimé la chute. Mais d’un autre côté, avec son contexte plus moderne, j’ai trouvé qu’elle détonnait un peu dans le recueil. Un bon texte malgré tout, qui vaut le détour notamment pour sa fin.
Le Cysgodion, Gaëlle Dupille
Mais quelle est cette étrange créature qui rampe sous le lit de Simon ? Et que veut-elle, au juste ?
Qu’est-ce qui se cache sous le lit, une question qu’on s’est tous posée étant enfant et à laquelle cette nouvelle répond de manière effrayante. J’ai beaucoup aimé cette nouvelle où l’horreur monte graduellement, même si j’ai trouvé que le plus terrifiant n’était pas le Cysgodion, mais plutôt la facilité qu’a Simon de sacrifier ses amis et sa famille pour ne pas être mangé.
Le pyramidion, Frédéric Bouix
Lisa, en vacances dans le Luberon, trouve avec sa sœur et son cousin l’entrée d’un vieux puits et un mystérieux artefact en forme de pyramide. Mais quelle est cette créature qui guette dans l’ombre du puits ?
Je pense que c’est ma nouvelle préférée du recueil. J’ai beaucoup aimé la forme (les mails de Lisa envoyés à son ami, racontant les évènements) qui renouvelle agréablement le genre épistolaire. L’intrigue est bien menée, les personnages attachants, et il fleure sur cette nouvelle un parfum de Lovecraft qui ne saurait me déplaire.
Juste un petit bémol pour la fin qui est curieusement optimiste, compte tenu de la tonalité de la nouvelle et de la chose tapie dans les ténèbres qui guettait les enfants.
Le sauveur, Catherine Loiseau
Griffin et Louis sont deux étudiants en peinture à Paris, pour qui tout bascule quand Louis croise la route d’une belle baronne. Qui est-elle réellement ? Et que veut-elle à Louis ?
Pour découvrir cette nouvelle, le mieux est encore de lire le recueil (qui vaut le détour) que vous pouvez vous procurer ici. N’hésitez-pas, vous ne serez pas déçus.
Retour de ping : Nouvelle chronique du recueil "Les Contes de l’Ombre" (Lune-Ecarlate Editions) « Gaëlle Dupille