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L’héritier de Clamoria – Bénédicte Taffin

    Résumé

    L’intrépide capitaine Akatz Ielena est appelée sur la planète Clamoria. La reine se meurt et le prince héritier a disparu. Dans ce royaume matriarcal, monter sur le trône exige d’être une femme. Le prince doit changer de sexe. Mais la colère gronde chez les hommes, ces citoyens de seconde classe. Ont-ils enlevé le prince pour le soustraire à son terrible destin ? C’est ce qu’Akatz est chargée de découvrir. 

     

     

    Mon avis

    J’ai découvert la plume de Bénédicte Taffin avec La Pucelle et le démon, que j’avais bien aimé. Alors quand je suis tombée sur ce livre, avec une héroïne féline, je me suis laissée tenter.

     

    J’avoue avoir passé un bon moment avec la capitaine Akatz, son IA Polaris et son jeune matelot naïf Isidore (qui porte apparemment très bien le short moulant ^^).

    L’univers dépeint ici est assez typique des space operas : un empire galactique, des planètes, des hors-la-loi, une force chargée de faire régner l’ordre. Sauf qu’ici, les femmes dominent la société, depuis qu’on a découvert qu’une particularité physique leur interdisait les voyages spatiaux. Du coup, les femmes sont en position de force et ça se ressent partout, notamment dans le langage, où beaucoup de termes sont féminisés et où, niveau grammaire, le féminin l’emporte sur le masculin.

    C’est assez bien vu de l’auteur (ou auteure, ou autrice, faites votre choix), parce que ça amène à réfléchir sur le langage et sur la place du masculin et féminin. Ça désarçonne un peu au début, et puis on s’y fait.

    Les hommes sont donc sur la planète Clamoria des citoyens de seconde zone, qu’on soupçonne d’avoir enlevé le prince Arthur afin d’empêcher son changement de sexe.

    Je dois dire que je craignais un peu cet axe du roman, j’avais peur que ce soit trop manichéen, mais c’est écrit avec beaucoup de justesse. Les personnages masculins opposés au régime sont assez nuancés, chacun a ses revendications et ses raisons propres pour réclamer plus de droits.

    Côté personnages, c’est la capitaine que j’ai préférée. Elle est forte et rusée, femme d’action qui sait garder la tête froide, une vraie pro. J’aurais d’ailleurs aimé en savoir plus sur son passé, et sur son statut d’hybride. On se doute qu’elle a été transformée pour être améliorée, sans en apprendre hélas beaucoup plus. C’est dommage, car le fait qu’elle soit mi-femme mi-chat lui occasionne pas mal de soucis et de réactions violentes.

    Akatz a pris sous son aile le jeune Isidore, un garçon dont la volonté et la ténacité lui ont permis d’intégrer l’Agence. J’ai moins accroché à ce personnage, trop naïf et trop gentil pour moi. Il se fait systématiquement avoir, et je partage l’opinion que l’IA Polaris a à son sujet.

    À côté, on découvre une reine bien malade, une sœur intrigante, une dame de compagnie pas aussi claire qu’il n’y paraît. À chaque fois, les personnages sont crédibles et bien écrits.

     

    Côté intrigue, on part sur une enquête : qui a enlevé le prince et pourquoi ? Et où se trouve-t-il ? Là aussi, c’est assez bien mené, sans temps mort et plaisant à lire.

    Le seul reproche que je ferai est qu’on découvre assez tôt qui a enlevé le prince et pourquoi. C’est un peu dommage, car ça enlève du suspens. Reste la question du « comment », qui elle ne trouve sa résolution qu’à la fin et qui est assez bien vue.

     

     

    En résumé, un roman sympathique, bien écrit avec de bons personnages et quand même par-derrière, une réflexion sur nos préjugés et sur l’égalité des sexes.

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