Résumé
Gurgeh est l’un des plus célèbres joueurs de jeux que la Culture ait jamais connus. Il joue, gagne, enseigne, théorise. La Culture est une immense société galactique, pacifiste, multiforme, anarchiste, tolérante, éthique et cynique. Elle est composée d’humains, d’Intelligences Artificielles et d’espèces étrangères qui ont accepté ses valeurs. Elle cultive les loisirs et les jeux, qui ont le statut d’art majeur. Le Contact, service de la Culture spécialisé dans l’évaluation et l’infiltration de civilisations étrangères nouvellement découvertes, considère l’empire d’Azad, terrifiant de puissance et de cruauté, comme un danger potentiel. L’Empire repose, historiquement, sur un jeu infiniment complexe dont le gagnant devient Empereur. Si bien que Gurgeh, contre son gré, manipulé mais fasciné par le défi, se retrouve à cent mille années-lumière de sa confortable demeure, devenu un pion des IA qui régissent la culture et lancé dans le formidable jeu d’Azad.
Mon avis
Après un premier contact avec la Culture avec Les Enfers virtuels, j’avais envie de me replonger dans cet univers. Je dois dire que j’accroche toujours autant à la Culture, mais que j’ai largement préféré l’homme des jeux aux Enfers virtuels.
L’histoire développée est somme toute assez classique : un joueur compulsif se retrouve confronté à un jeu totalement étranger qui va peu à peu le happer, tandis qu’en toile de fond se jouent des manipulations politiques entre deux superpuissances. Rien de révolutionnaire, je n’ai pas été très surprise par la direction qu’a pris l’histoire, ni par les retournements et révélations, mais le scénario est bien mené et fonctionne bien. L’histoire met un peu de temps à démarrer, mais une fois qu’on est lancé, aucun ennui ni temps mort.
Gurgeh est au départ assez froid, limite antipathique. C’est un joueur passionné, pour qui les jeux sont la seule raison de vivre. Au départ, j’ai eu un peu de mal avec lui. Mais au fur et à mesure qu’il est pris dans le jeu d’Azad et qu’il découvre la vérité sur l’Empire, le personnage évolue et gagne en complexité. J’ai beaucoup aimé la transformation du personnage, et sa manière de changer la façon dont il voit les choses et appréhende le monde.
Mais au final, ce qui m’a le plus séduit dans ce roman, c’est l’univers. Que ce soit la Culture, formidable utopie, civilisation tentaculaire vieille de plusieurs milliers d’année, que ce soit l’Empire, régime autoritaire fondé sur un jeu, ou qu’on parle de l’Azad en lui-même, tout à l’air vrai. Dès les premières pages, j’ai été plongée dans cet univers si différent du nôtre, mais dans lequel je n’ai eu aucun mal à croire. J’admire la manière dont Iain M. Banks a su donner vie à la Culture, grâce à une foule de détails. C’est brillant, intriguant, et ça donne vraiment envie d’en lire plus.
Par contre, on râle souvent sur les auteurs de fantasy pour les noms imprononçables et compliqués à retenir, mais franchement, les auteurs de SF ne sont pas en reste ! (Jernau Morat Gurgeh, Chamlis Amalk-Ney, Flere-Imsaho, Mawhrin-Skel et j’en passe). Par contre, les noms de Mentaux sont assez simples à retenir et plutôt rigolos.
En résumé : un très bon roman de SF, intelligent et qui donne envie d’en savoir plus sur la Culture.