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Matricia, Charlotte Bousquet

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    Résumé

    Dans les ruines de Lysania, capitale de Matricia dévastée par la peste cendreuse, une magicienne et un sorcier, derniers rejetons d’une lignée maudite s’affrontent au jeu du Destin. Pour chaque lame de tarot tirée, un souvenir ressurgit du passé, composant carte après carte la tragique histoire d’une vengeance familiale. Au fil des arcanes, Dionisia, bâtarde métisse des Tengelli, et Alino, son oncle, se dresse le tableau effroyable d’un clan d’assassins et de manipulateurs. Pendant ce temps, le nécromancien Angelo di Larini cherche sur les terres ravagées de Matricia le moyen de contrer le mal qui ronge L’Archipel des Numinées.

     

     

    Mon avis

    Ça y est, le premier âge de l’Archipel des Numinées se conclut avec ce tome, qui nous offre l’histoire tragique d’un clan décadent, ainsi que des réponses aux questions laissées en suspens par Cytheriae et Arachnae.

     

    J’ai beaucoup aimé ce livre, pour diverses raisons.

     

    La première tient à sa forme : Alino et Dionisia s’affrontent au jeu des tarots du Destin. À chaque lame piochée, chacun doit dévoiler un souvenir. On passe donc d’une narration à la troisième personne, à une narration à la première personne quand la magicienne et le sorcier racontent leurs souvenirs, avec quelques incursions à la deuxième personne du singulier, quand le démon tente de manipuler ses victimes en leur faisant revivre des événements traumatiques de leur passé. La forme est très élaborée, très riche et originale, et permet de composer une véritable fresque : celle de la chute des Tengelli et de Matricia.

     

    Sans atteindre la noirceur d’Arachnae, Matricia est un livre très sombre, car il nous fait plonger dans l’univers du clan Tengelli. Pour résumer, les Borgia, les Médicis, et même les Lannister sont des petits joueurs face à la dépravation du clan Tengelli. Trahison, inceste, assassinat, torture, manipulation… les Tengelli chassent sur tous les tableaux. Au fil des souvenirs racontés par Dionisia et Alino, on réalise jusqu’où vont leur corruption, leur soif de pouvoir. On comprend à la fin la raison de leur folie et de leur cruauté. On comprend aussi la soif de vengeance de Dionisia, et comment elle a tissé sa toile autour de ce clan dégénéré pour mieux l’abattre.

    J’ai beaucoup aimé ce personnage, qui alterne entre douceur et implacabilité. Dionisia est torturée, on la sent hésiter par moment, se demander si sa vengeance vaut vraiment le prix qu’elle paye (croyez-moi, il est élevé), si une autre voie n’est pas possible. En filigrane, Matricia nous interroge sur la part du Destin et du libre arbitre.

    Par moment, Dionisia m’a parue un peu trop puissante (genre accumulation de pouvoirs), mais au final, ça ne gâche pas la lecture, et la fin explique pourquoi elle est une magicienne aussi douée.

     

    On retrouve également dans ce tome Angelo di Larini, l’amant de Nola dans Cytheriae. J’étais contente de voir ce personnage que j’avais beaucoup aimé pour son côté torturé. On en apprend plus sur lui, son passé et les raisons de son bannissement de l’ordre de la Nouvelle Lune. Venu investiguer l’épidémie de peste cendreuse, il suit le mystérieux chat noir de Nola qui le guide dans les ruines de Matricia.

    À travers les yeux d’Angelo, c’est un combat plus vaste qui se dessine, celui d’une lutte contre Kebahil, démon apparu pour la première fois dans Arachnae qui menace l’archipel des Numinées.

    J’ai bien aimé le combat final, même si je pense que l’auteur aurait pu un peu plus le détailler, car je suis un peu restée sur ma faim. Les dernières pages du livre permettent de répondre aux questions laissées en suspens, tout en en suscitant de nouvelles. Ce roman clôt le premier cycle de l’archipel des Numinées, et j’espère vraiment que l’auteur publiera de nouveaux livres dans cet univers.

     

    Seul gros bémol que j’ajouterai : l’édition de poche est très jolie, avec une magnifique couverture, mais j’ai trouvé pas mal de coquilles, surtout au niveau de la ponctuation (virgules et points qui disparaissent, « à » remplacé par un « @ »).

     

    En résumé

    Une histoire sombre de vengeance familiale, une bonne conclusion pour un excellent cycle de dark fantasy. 

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