Résumé
Imaginez un monde où l’Empire britannique aurait écrasé la rébellion qui a donné naissance aux États-Unis d’Amérique…
Dans ce XIXe siècle alternatif, Charlotte, 16 ans, vit loin de ses parents, descendants des révolutionnaires américains, qui continuent la lutte contre les sous-marins et les machines volantes de Britannia. Entourée d’autres fils et filles de la rébellion, elle habite dans un réseau de grottes souterraines non loin de la ville flottante de New York, où les artisans de la Ruche et les ouvriers de la Grande Fonderie côtoient l’aristocratie des vainqueurs. Un matin, elle croise dans la forêt un garçon amnésique, poursuivi par les machines de l’Empire, et lui sauve la vie.
Mais quand elle le ramène dans les Catacombes, où elle attend comme tout le petit groupe d’amis qui l’entoure de rejoindre la lutte quand elle atteindra sa majorité, l’équilibre de son existence est bouleversé : parmi ses compagnons, tous ne sont pas ce qu’ils prétendent être, et l’existence de ce mystérieux garçon fait peser sur la rébellion une terrible menace… Des décharges de métal de l’Empire, infestées de rats d’acier, aux salons opulents de la noblesse, en passant par les méandres labyrinthiques de la Guilde des inventeurs, Charlotte est contrainte de quitter son refuge pour partir explorer le vaste monde !
Mon avis
J’ai lu ce livre sur le conseil de deux amies (Fanny et Marion, qui se reconnaîtront ^^) qui l’avaient adoré. Sans parler d’un véritable coup de cœur, j’ai passé un bon moment à la lecture.
Il faut d’abord reconnaître que la couverture est très chouette, et que l’intérieur du livre est lui aussi travaillé, avec de belles lettrines en début de chapitre. Moi qui aime les beaux livres, je suis contente de l’avoir dans ma bibliothèque.
Passé ce constat, force est de constater que l’auteur a réussi le pari de développer une uchronie qui tient la route : ici, la Révolution américaine a échoué, et toute l’Amérique vit sous domination anglaise.
Les descendants des révolutionnaires sont plus ou moins réduits en esclavage et triment, pendant que la belle société anglaise se prélasse.
On sent que l’auteur est aussi historienne : son uchronie est très crédible, et elle s’attache à décrire les structures sociales et la manière dont le pouvoir est réparti, mais sans que ce soit jamais lourd.
À travers les yeux de Charlotte, on découvre les Catacombes, cachette des enfants de la résistance, puis New York, la cité flottante, la Ruche… On découvre aussi quelle est la place de la femme dans cette société : celle de joli bibelot qui surtout ne doit pas avoir d’opinion, chose qui ne ravit guère la fougueuse Charlotte.
L’histoire a un côté picaresque, on suit une jeune fille à travers les différentes strates de la société. Le rythme n’est pas très soutenu, c’est un petit reproche que je ferai à ce tome : il n’y a pas de moments qui m’ont laissé le souffle court, et la révélation au sujet de l’identité réelle de Grave n’était pas une grosse surprise.
Malgré tout, le roman se lit bien, probablement grâce à sa galerie de personnages bien campés, Charlotte en tête. Elle évite les écueils du roman Young Adult : elle a un caractère affirmé et en avance sur son temps, sans être imbuvable et horripilante. Je n’ai pas trop accroché à la romance entre elle et Jack (en même temps, moi et les romances…), mais j’ai trouvé cette relation bien menée quand même, et que l’auteur dépeignait bien les différents sentiments qui peuvent agiter un adolescent.
En résumé : une jolie découverte, des personnages sympathiques et un univers qui vaut vraiment le détour.
Pour découvrir le secret de l’inventeur, c’est par ici !