Résumé
John Wayne Cleaver a quinze ans, travaille à la morgue familiale, nourrit une fascination pour les tueurs en série et est un sociopathe. Il ne ressent aucune empathie pour ses semblables et présente des comportements fréquents chez les serial killer. Pour rester sur la voie qu’il estime juste, John a établi une série de règles et s’efforce de les suivre, afin de ne nuire à personne. Mais lorsque la petite ville où il habite est le théâtre d’une série de meurtres, et que John réalise qu’il est le seul à connaître le coupable, il va devoir briser un certain nombre de ces règles…
Mon avis
Je connaissais Dan Wells pour sa participation au podcast Writing excuses, mais je n’avais pas encore lu ses œuvres. C’est chose faite maintenant et je dois dire que j’ai passé un très bon moment de lecture.
« Je ne suis pas un serial killer » est un court roman, sans temps morts, mené à cent à l’heure et très percutant. Il est raconté à la première personne, du point de vue de John. Dès le début, on est dans la tête de ce jeune garçon, qui éprouve une fascination pour la mort et les tueurs en série. Ça pourrait être malsain et glauque, j’ai trouvé ça poignant. John est sociopathe, il ne ressent pas d’empathie pour ses semblables, mais ça ne veut pas dire qu’il est dépourvu d’émotions. Il souffre et lutte pour rester sur le droit chemin. Il a édifié un certain nombre de règles, qui doivent l’empêcher de nuire aux autres. Ce combat psychologique est très bien rendu et très curieusement, on parvient à s’identifier à John.
Le livre commence comme une intrigue policière, avant de changer de ton quand John découvre qui est le coupable et pourquoi il tue. S’ensuit alors une lutte entre John et celui qu’il a baptisé « Le démon ». L’opposition entre les deux personnages est assez intéressante, car ils sont le miroir l’un de l’autre : John se bat contre des pulsions qui l’incitent à tuer, tandis que le démon ne veut pas tuer, mais y est contraint pour rester en vie.
Pour parvenir à vaincre son adversaire et à l’empêcher de tuer, John va devoir briser les règles qu’il a édifiées, et se trouver confronté à un nouvel adversaire : lui-même, ou plutôt, cette partie de lui qui veut tuer et qu’il baptise « Mister Monster ».
La fin du livre laisse un goût amer. John a gagné d’une certaine manière, il parvient à se rapprocher un peu de sa famille et de sa mère, mais sa victoire a un prix, et Mister Monster n’a pas dit son dernier mot.
En conclusion : coup de cœur pour ce livre, bien écrit, très fouillé psychologiquement, qui nous fait entrer dans la tête d’un sociopathe et ressentir le combat qu’il mène pour rester une bonne personne.
Court en plus? Je commencerais peut-être par celui là quand je voudrais une initiation à Dan Wells alors, ça a l’air intéressant!
Oui, je te le conseille, j’ai vraiment accroché, et il est vite lu (Un aller Lille/Lyon pour ma part, et c’était bon 😉 )