Ce qui m’a d’abord séduit dans cette BD, c’est son univers. Le 1er tome en pose largement les bases avant de rentrer dans le vif de l’action. Je pense que ça pourra rebuter certains lecteurs, moi au contraire, ça m’a permis de m’immerger dans ce futur apocalyptique.
Tout est démesuré, grandiose et décadent. C’est à la fois beau au niveau architectural et très sale. On peut vraiment sentir la corruption, la misère et le désespoir qui rampent.
Par certains côtés (notamment sur l’esthétique) ça m’a rappelé Warhammer 40 000.
L’esthétique est vraiment chouette. Le dessin est beau, très dynamique notamment dans les scènes d’actions. Je trouve qu’ils ont vraiment réussi à retranscrire la vélocité et l’agilité de Yiu, ainsi que sa ténacité.
Il y a aussi une grosse attention au design des décors, avec pas mal de détails cachés, qu’on remarque si on y prête bien attention. J’ai également noté un gros travail sur le design de l’armement et des véhicules, qui ont l’air crédibles, fonctionnels, et dévastateurs.
Le seul bémol que je ferai, c’est un côté assez racoleur de certaines couvertures. C’est dommage, parce que ça ne reflète pas vraiment la personnalité de l’héroïne.
Yiu est une tueuse mercenaire sans pitié, qui n’a qu’un seul attachement : son petit frère, pour qui elle est prête à tout.
C’est un personnage très déterminé et très minutieux. Une vraie pro, quoi. Elle utilise ses charmes pour parvenir à ses fins s’il faut, mais elle reste avant tout un assassin.
J’ai vraiment accroché avec ce personnage, j’ai vibré avec elle. J’aime son côté têtu et sa ténacité. Je pense qu’avec Motoko Kusanagi de Ghost in the Shell, c’est l’un des personnages féminins les plus badass.
Niveau design, j’apprécie que les auteurs n’aient pas hésité à lui faire une silhouette musclée, notamment au niveau du dos et des épaules (c’est personnel, mais ça m’agace toujours quand on nous vend une combattante avec des bras épais comme des cure-dents. Une guerrière, ça a des muscles, point). Dans les tomes, le fanservice est légèrement présent, mais c’est plutôt la compétence de Yiu et sa détermination sans faille qui sont mises en avant (d’où mon agacement le côté racoleur des couvertures…).
L’histoire met un bon tome avant de vraiment se mettre en place, mais une fois que c’est lancé, on est parti pour de l’action apocalyptique. Les thématiques religieuses sont très fortes, mais c’est surtout une BD d’action, qui nous tient en haleine jusqu’aux dernières pages et à la résolution.
À lire si vous aimez les univers sombres et décadents, l’action et l’horreur, et si vous avez envie d’une héroïne sans pitié (et la fois prochaine, je vous parlerai de la série dérivée « Yiu, Premières missions).