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Fringues en fantasy – Ambiance de cour, de cape et d’épée

Ambiance de cour, de cape et d’épée

 

On quitte maintenant l’atmosphère vraiment médiévale fantastique, pour nous intéresser un peu à la mode du XVIe au XVIIIe.

 

Ce n’est pas une époque qui inspire forcément les auteurs de fantasy (à l’exception de Pierre Pevel et quelques autres), mais il y a des choses sympas à glaner niveau costume, notamment si vous voulez donner une ambiance de cour décadente à votre histoire.

 

 

La Renaissance

 

À partir du XVIe siècle, la mode change et se complexifie.

La vie de cour commence à prendre de l’importance, tout comme la classe des marchands et des banquiers se développe (la future bourgeoisie en somme). Il est important de paraître et de suivre la mode.

 

 

Les tissus

Outre les habituels lins, chanvres et draps de laine, le velours est la nouvelle star de ce siècle. Il faut dire que c’est un beau tissu, brillant, résistant. Et depuis qu’on a appris à le teindre en noir, les classes dirigeantes se trouvent une folle allure en pourpoint sombre.

 

Le brocart (tissu de soie brodée) habille les dames. La broderie est très populaire, car elle permet de magnifier les vêtements (broderie perlée ou aux fils d’or… on ne se refuse rien). La dentelle fait son apparition en Italie au XVIe. À noter qu’elle est d’abord réservée aux hommes.

 

Avec le développement de la teinture à la noix de galle, le noir devient beau et profond et séduit les classes supérieures. Il plaît aux cours d’Espagne, par exemple, qui estiment que c’est une couleur digne. De plus, son prix élevé (la noix de galle est rare et chère) en fait un marqueur social du pouvoir et de la richesse.

 

Pour les hommes

On reste sur une base de chausses avec un pourpoint (je le rappelle, c’est une veste assez rembourrée, qui élargit les épaules et serre la taille).

 

 

On lui adjoint une culotte qui peut être assez bouffante, avec une coquille plus ou moins apparente selon les époques. Oui, la coquille apparente, c’est viril.

 

 

C’est l’époque des vêtements à crevés : les manches, et parfois les jambes, sont fendues pour laisser apparaître le vêtement de dessous. Les couleurs peuvent être parfois assez vives. Comme pour le XVe siècle, les gens associent parfois des teintes qui nous feraient fondre les yeux.

 

 

La cape est de rigueur, mais elle se porte en général sur une épaule. Une des explications que j’ai pu glaner à ce sujet est que c’était ainsi plus facile de dégainer épée ou dague. Apparemment, les gens pouvaient se montrer taquins et le coup de stylet partait très vite.

 

Pour les femmes

Elles portent une chemise de corps et un corset. Nouveauté de ce siècle : l’apparition du corset (ou corps baleiné, ou corps piqué), qui consiste en une sorte de cône, qui part de la poitrine et s’arrête à peu près à la taille.

 

Par-dessus ces dessous, elles rajoutent de nombreux jupons, et parfois un bourrelet à la taille qui donne un joli tombé à la robe.

Elles optent aussi pour un vertugadin : un jupon baleiné.

 

Une fois tout cet attirail enfilé, elles passent une robe. La silhouette a un buste plutôt conique, et les hanches et les jambes disparaissent sous les jupes.

 

Chaque pays à sa spécificité :

 

— Espagne : la mode est plutôt au noir, même si les élites aiment les vêtements richement brodés, ornés de perles et de pierres précieuses. Les cols sont hauts et assez stricts.

 

— Italie : On porte plus volontiers des couleurs vives comme le rouge, notamment à Venise. Les robes sont plus décolletées et souvent très ornées.

 

 

— Allemagne : Les manches des robes ont beaucoup de crevés, les femmes ont souvent des coiffures complexes.

 

 

— Angleterre : Que dire sinon qu’ils aiment les fraises et les chapeaux ?

 

 

Quelques exemples

Les séries Les Tudors et Les Borgia

Les films La princesse de Montpensier, Deux sœurs pour un roi et Elizabeth

 

 

 

 

Le XVIIe

 

Certains historiens datent de ce siècle l’apparition de la mode telle qu’on la connaît aujourd’hui. C’est un siècle de changements pour le costume masculin et de bouleversement des mentalités. Il y a une dualité entre d’un côté une propension à l’extravagance et de l’autre une volonté de rigueur.

 

Les tissus

Toujours le lin et la laine comme base. Oui, encore eux.

La soie est utilisée pour les sous-vêtements, mais reste un produit cher.

 

 

Pour les hommes

Le pourpoint reste de mise, mais il s’allonge, et gagne des basques autour des hanches. Les chausses et la culotte bouffante sont portées avec des bottes. La fraise tend à disparaître. La cape se porte sur une, ou deux épaules.

 

 

La grosse nouveauté, c’est que la bourgeoisie tente d’imiter la noblesse dans l’habillement. Celle-ci doit du coup surenchérir à coup de broderies, de dentelles et autres perles afin de se distinguer. Le costume masculin est extravagant sur la fin du siècle.

 

À noter que les hommes commencent à porter des souliers à talons. Eh oui, encore un élément de mode que les femmes leur ont piqué (mon mari râle souvent sur la propension des femmes à faucher les éléments sympa de la garde-robe masculine).

 

 

 

Pour les femmes

En sous-vêtements : une chemise de corps.

Pour donner du volume, les femmes portent en général trois jupes. Celle du dessous est la Secrète, celle juste au-dessus, la Friponne et la dernière la Modeste.

Par-dessus, les femmes ajoutent une robe, dont le corsage est généralement baleiné. Le décolleté est plutôt rond, les manches ont du volume. Les femmes qui ont les moyens ornent le col et les manches de dentelles.

 

 

 

Le XVIIIe siècle

 

Un siècle qui pourrait faire de la concurrence au XVe siècle côté bling-bling. Quand on dit XVIIIe, on pense tout de suite à Versailles et à son faste.

 

 

Les tissus

Pour les plus modestes : laine et coton.

Pour les classes aisées : laines fines, cotons imprimés, soieries, notamment velours de soie.

Les imprimés floraux, couleur pastel font fureur. La toile de Jouy, vous connaissez ? Si, si, les imprimés en bleu ou rose avec des scènes champêtres. Je suis sûre que vous voyez de quoi je parle.

 

 

Pour les hommes

Le vêtement principal est le costume, ou habit. Il se compose de chausses serrées montant jusqu’au-dessus du genou, d’une culotte (un pantalon, en somme), d’une chemise et d’une veste.

 

La chemise se porte parfois avec un gilet ajusté et un jabot.

 

 

Les courtisans portent également la perruque.

 

Pour la noblesse, les vêtements sont en général brodés, et les boutons sont très recherchés, et souvent dans des matières précieuses (or, nacre…).

 

Pour les femmes

Sous vêtements : chemise de corps, corps baleiné (un corset à la forme conique), des jupons et des bas.

 

 

 

Par-dessus, on rajoute une jupe, des paniers qui donnent du volume aux hanches, et une robe flottante.

 

 

La robe est resserrée au niveau du buste, et souvent très décolletée, alors qu’elle a du volume et du drapé au niveau de la jupe.

 

 

Pour les hommes comme pour les femmes, la forme des vêtements est semblable pour les différentes classes sociales. La distinction se fait avec les tissus, les broderies, ou autres ornements.

 

Quelques exemples :

Les films The Duchess, Marie-Antoinette ou Les adieux à la Reine

Les séries Nicolas Le Floch ou Outlander.

 

 

Les points à retenir

  • Le lin et la laine restent la base pour les classes sociales inférieures, mais les classes plus aisées utilisent la soie, mais aussi le coton.
  • Apparition des premiers tissus imprimés.
  • Développement de la dentelle.
  • Les marchands et bourgeois imitent la noblesse, qui du coup se distingue avec les ornements, les broderies et dentelles.
  • Pour les hommes, apparition de l’habit.
  • Pour les femmes, début du corset.