La Renaissance : c’est une période un peu bâtarde, qui n’est pas vraiment unifiée d’un point de vue historique. La Renaissance, c’est la redécouverte par les intellectuels des savoirs antiques (grecs et romains, principalement). Elle commence à la fin du XIIIe siècle en Italie, plutôt au XIVe pour d’autres pays. Il n’y pas de coupure franche avec l’époque moderne, mais plutôt un glissement qui se fait au début du XVIIe.
La Renaissance est une époque très florissante d’un point de vue intellectuel : les marchands vénitiens et florentins commercent avec les arabes et apportent le savoir de l’Orient, on redécouvre l’Antiquité, il se crée un vrai réseau intellectuel européen. Le monde de l’art explose. Pour l’élite européenne, se cultiver devient un impératif. Mais, c’est également une époque très troublée, avec guerres de religion, luttes pour le pouvoir et criminalité.
Après l’épée, je vais maintenant vous parler des autres armes utilisées au cours de la Renaissance. L’épée, c’est bien, mais c’est réservé quand même à une élite. Une épée coûte cher et donc n’est pas accessible à tous. Parce qu’on n’a pas que des personnages qui soient nobles, intéressons-nous un peu aux autres armes utilisées au cours de la Renaissance
— La dague (synonyme du poignard)
Elle est petite, moins chère qu’une épée et plus discrète. On peut la glisser à une ceinture et elle peut vous sauver la vie.
Comme l’épée, c’est un accessoire qui permet de prouver sa virilité et qu’on est prêt à se défendre. A la Renaissance la dague ressemble véritablement à une épée miniature, celles qui sont utilisées conjointement à la rapière peuvent protéger davantage l’extérieur et le dessus de la main.
La dague seule est surtout utilisée dans des contextes de self-défense. Le but c’est de sauver sa peau.
Les différents types de dague
La dague est une arme qui prend différentes formes. On peut retenir le plus communes.
La dague à rouelle
Et le poignard (grosso modo, une petite épée)
Les défenses à la dague
Une chose à savoir sur les combats à la dague : c’est rapide et c’est vicieux.
J’ai eu l’occasion de participer à un atelier sur le combat à la dague selon Fiore Dei Liberi (maître italien du XIVe siècle, dont une partie du traité est consacré au combat à la dague). Et bien, quand on vous attaque par surprise, vous n’avez pas le temps de sortir votre dague, vous devez donc vous défendre à main nue. Et vous allez prendre des coups, c’est obligé.
La dague, c’est violent et c’est sale, je pense que c’est quelque chose qu’il faut absolument garder en mémoire.
— Le messer ou coutelas
Il s’agit exactement d’un très long couteau (presque une machette), utilisé par les allemands au cours de la Renaissance. Le messer est une arme de taille (on coupe et on tranche).
L’une des particularités du messer, c’est son troisième quillon.
Il permet des parades, du jeu au fer ainsi que des désarmements.
C’est une arme moins chère et moins prestigieuse qu’une épée, et donc plus accessible à un plus grand nombre.
— Les armes d’hast
Qu’est-ce que c’est que cette bête-là ? me direz-vous. Les armes d’hast sont une vaste famille qui grosso-modo regroupe tout ce qui a une lame fichée au bout d’un bâton. Naturellement, cette description est assez restrictive, car on trouve foison d’armes d’hast différentes.
Les armes d’hast sont des armes qui vont peur, parce qu’elles sont utilisées dans un contexte de guerre ou de maintien de l’ordre. Ce n’est pas un hasard si elles équipent les gardes ou les sentinelles.
On peut les classer en trois familles : celles qui piquent, celles qui coupent et celles qui crochètent.
– La lance
Elle est assez connue, un fer au bout d’un bâton. C’est une arme d’estoc (de pointe donc).
– La pique
Elle ressemble à la lance, mais en plus long : elle mesure entre 3 et 6m, c’est l’arme principale des piétons lors de la Renaissance (à noter que la pique reste utilisée jusqu’au XVIIe)
Vu la taille, on ne peut guère l’utiliser pour le duel (on trouve quelques occurrences d’affrontement à la pique, mais ça ressemble plus à du jeu qu’à un réel duel). L’idée, c’est de la manier en formation.
– Le marteau d’arme ou bec de corbin
Une arme de percussion, très efficace contre les armures.
Le marteau d’armes est utilisé en frappe, mais on se sert aussi de la hampe pour parer les coups ou dévier une attaque.
– La pertuisane
Une arme de pointe, mais aussi un peu de taille.
La pertuisane, c’est grosso modo une lame d’épée au bout d’une hampe. Oui, je sais, finesse et subtilité.
Et à manier, ça donne ça :
– La hallebarde
Vous connaissez la hallebarde. Si, si. Vous avez forcément vu des gardes suisses du Vatican à un moment ou à un autre, donc vous connaissez la hallebarde.
Il s’agit d’une pointe avec un fer de hache et d’un crochet.
C’est une arme versatile, qui permet donc de piquer, couper et crocheter (sans compter que la hampe peut être utilisée pour parer, frapper, crocheter elle aussi). Elle est assez légère : le fer pèse autour de 2kg5 (encore une fois, je le rappelle, avec de l’entraînement, ça ne pose aucun problème).
Elle est utilisée en ville pour maintenir l’ordre dans les rues, un bon hallebardier peut contenir une foule assez facilement.
– La vouge
La vouge est l’ancêtre technique de la hallebarde. Initialement, il s’agit d’une lame de fer assez large qui est fixée sur le côté de la hampe et souvent surmonté d’une pointe. Peu à peu ce fer va être fixé directement à l’extrémité de la hampe et le nom de vouge va disparaître pour être systématiquement remplacé par celui de la hallebarde.
A noter que la typologie des armes d’hast n’est pas figée et qu’il en existe d’autres, plus anecdotiques (comme la roconne ou la guisarme) dont je n’ai pas parlé ici.
Au travers de cet article, j’ai essayé d’élargir la vision qu’on a des armes de la Renaissance, pour montrer qu’il n’existe pas que l’épée et qu’on peut armer différemment ses personnages.