Ce livre est assez étrange et inclassable par certains côtés.
Il s’agit certes d’un livre sur l’écriture, d’un essai sur le rapport à la création, mais aussi des mémoires d’un auteur qui tente de déterminer comment il en est venu à écrire.
Ce n’est pas du tout un manuel d’écriture, même si Stephen King y délivre un certain nombre de conseils (si vous cherchez un livre de technique pure, passez votre chemin).
La première partie est plutôt une sorte de mémoire. King y détaille ses souvenirs d’enfance et d’adolescence, puis explique son parcours d’écrivain à l’âge adulte.
C’est vraiment plaisant à lire, c’est assez drôle, touchant également. C’est un témoignage sur le temps passé (King est né en 1947).
On y apprend pas mal de choses sur sa vie, notamment qu’il vient d’un milieu plutôt modeste, qu’il a été élevé par une mère célibataire et qu’il a vraiment (mais alors vraiment) galéré au début de sa carrière.
Franchement, j’ai beaucoup aimé cette partie, on y trouve le talent de King pour conter les choses de la vie quotidienne.
La deuxième partie est plutôt consacrée à l’écriture proprement dite.
Il y a des généralités, notamment sur les corrections et le style (pas révolutionnaire, mais une piqûre de rappel de temps en temps ne fait pas de mal).
Il y a des choses qui ne concernent pas vraiment les auteurs français (notamment sur les fanzines et tout le système des agents, encore peu répandu en France).
Sur certaines choses, je ne me suis pas retrouvée : King conseille d’écrire le premier jet d’une traite (là ok) et ensuite de réduire tout ça au moment des corrections. Moi personnellement, j’ai toujours tendance à étoffer un peu ma 2ème version, probablement parce que j’écris le 1er jet très rapidement.
Bon après, je suis moins bavarde que King, qui est quand même spécialiste des pavés ^^.
Mais il y a d’autres choses qui m’ont plus parlé.
L’un des conseils qui m’a le plus marquée, c’est « écrivez porte fermée, corrigez porte ouverte ». Ça correspond tout à fait à ma manière de travailler.
J’écris le 1er jet rapidement, comme je l’ai dit, et je le fais avant tout pour moi, pour me sortir l’histoire de la tête et la coucher sur le papier.
Quand je corrige par contre, je le fais déjà pour rendre l’histoire compréhensible, puis par la suite, en suivant l’avis de lecteurs extérieurs (merci, mes beta-lecteurs que je chéris).
J’aime beaucoup la maxime de King, parce qu’elle est percutante et parlante.
En résumé
Un livre que je conseille aux fans du maître, ou à ceux qui auraient envie de se frotter à un essai sur l’écriture.