Nanowrimo, mais qu’est-ce que c’est que cette bête-là ? Un alien venu d’ailleurs, un légume exotique ou une insulte bosniaque ? Non, rien de tout cela. « Nanowrimo » est l’acronyme de « National Novel Writing Month », en gros, « mois national de l’écriture de roman ».
C’est bien beau, mais c’est quoi en vrai ? me direz-vous. Eh bien, le principe est assez simple : consacrer le mois de novembre à l’écriture d’un roman d’au moins 50 000 mots.
Cela faisait plusieurs années que j’avais entendu parler du Nanowrimo et que je me disais qu’un jour, il faudrait que je tente le coup. En ce beau mois de novembre 2013, je me suis donc lancée à l’aventure (non sans entraîner quelques camarades au passage).
Alors, on peut dire pour ma part que le défi est réussi : 64 205 mots en un mois (et du coup, un roman d’écrit). Retour sur ce mois.
Parce que je suis une bourrine, et parce que j’avais envie d’un « retour aux sources », j’ai décidé d’écrire à la main mon projet Nanowrimo. Du coup, j’ai trois jolis cahiers remplis de ma magnifique écriture, écrits de toutes les couleurs, agrémentés de feuilles collées (parce que je n’avais pas toujours les cahiers sous la main, j’ai aussi écrit dans des blocs-notes), bref, c’est un joyeux bazar.
Je ne vais pas le cacher, il y a des moments où ma main m’a gentiment fait savoir qu’elle n’en pouvait plus et je me suis donc rabattue sur le bon vieux clavier.
Je me suis également fait une petite frayeur au moment où j’ai réalisé qu’il fallait que j’entre un fichier texte dans le compteur Nanowrimo pour valider le roman (merci donc à Rachel de m’avoir signalé ce petit détail à temps, et un grand merci à tous les nanoteurs français qui ont pris le temps de me répondre sur Facebook).
Au final, je suis contente d’avoir choisi d’écrire à la main. Je pense que j’avais besoin de ce contact papier, ça m’a rappelé mes débuts dans l’écriture, quand j’avais 17 ans et que je noircissais les pages. Ça m’a aussi forcé à écrire d’une seule traite, sans me retourner et sans avoir la tentation de revenir en arrière pour éditer.
Côté charge de travail, il faut bien avouer que cumuler le boulot, la gestion du quotidien et de l’écriture en intensif, c’est fatiguant. On va dire que j’ai zappé le sport plusieurs fois et que mon conjoint a fait un peu plus souvent la vaisselle que d’habitude. Mais bon, au final, sur une courte période, ça se joue. Il faut préparer ça un peu en amont, régler les dossiers qu’on peut avant le mois de novembre, ou renvoyer les autres pour le mois de décembre. Il faut préparer psychologiquement son entourage (et demander un peu de soutien au passage).
Mais au final, ce qui a le plus joué sur ma motivation pour le défi Nanowrimo, c’était les amis qui se sont lancés dans l’aventure avec moi (amis du forum Atelier d’écriture : Abigaelle, Rainette, Hardkey, Cerise, Louen Oldwolf, Atea, Sombrebarman, Rima, et Niko_Silk de Twitter). Tout le monde n’a pas réussi à atteindre les 50 000 mots, mais personne n’a lâché l’affaire, et voir les compteurs augmenter régulièrement est une bonne motivation pour continuer à écrire.
Petite déception quand même : pas de Write-in (des rencontres entre écrivains dans un lieu public, pour écrire en groupe) dans ma ville. J’aurais bien aimé rencontrer d’autres nanoteurs. Mais ce sera peut-être pour une prochaine fois.
Abordons maintenant le roman en question. Au départ intitulé « chroniques axienne », il s’agit de la énième réécriture d’un roman écrit lorsque j’avais 18 ans. C’était un joyeux bazar, avec des personnages hauts en couleur, un univers délirant, et un scénario qui tenait sur un ticket de métro (Je m’en rends compte maintenant, n’ayons pas peur de l’avouer). J’ai eu envie de reprendre cette histoire car, malgré ses défauts, elle a du potentiel, j’en suis convaincue, et maintenant que j’ai un peu plus d’expérience, je me sentais d’attaque pour en faire quelque chose de correct.
D’ordinaire, je travaille toujours avec des plans extrêmement détaillés. Là, dans l’esprit aventurier du Nanowrimo, j’ai décidé de me lancer sans garde-fou, avec juste une idée générale de la structure de l’histoire (« discovery writing », comme disent nos amis anglo-saxons. À ce titre, un très bon épisode du podcast « Writing excuses » sur le sujet )
Je dois avouer que j’appréhendais un peu de me lancer comme ça à l’aventure, sans aucun plan, et puis passées les premières pages, l’histoire s’est mise à couler de source. J’ai pas mal dévié par rapport à ce que j’avais en tête, parce qu’au fil de l’écriture, j’ai eu de nouvelles idées. La plus importante : j’ai fixé la tonalité générale pour le roman (et pour la série, car je prévois une suite), ce sera de la fantasy épique humoristique. J’ai également trouvé un titre : Le Grand Roman — Chapitre 1 : la fille mystère.
C’était assez rigolo de sentir l’histoire évoluer, les personnages prendre forme au fur et à mesure de l’écriture. Plus j’avançais, plus je voyais clairement ce que je voulais que le roman soit.
Au niveau de la qualité de l’écriture, là je ne me fais aucune illusion : je vais avoir du boulot quand je vais reprendre tout ça. Comme tous mes premiers jets, c’est assez mal écrit, bourré de fautes, de tournures lourdes, de répétitions… Il y aura aussi de grosses incohérences (normal, vu que l’histoire et les personnages ont évolué au fil de ma progression). Je pense que beaucoup de passages devront être réécrits, certains vont être supprimés, d’autres rajoutés, mais maintenant que je sais où je vais et ce que je veux, ce sera plus simple.
Au final, je suis contente de m’être lancée dans cette aventure, à la fois parce que j’ai atteint mon objectif, mais également car j’ai l’impression d’avoir progressé en écriture et gagné en ouverture d’esprit.
La réécriture du Grand Roman attendra, pour l’heure, d’autres projets réclament mon attention (des corrections avant envoi aux éditeurs pour Ceux du mercure, et peut-être une réécriture pour La Cité des brumes).
J’hésite encore à m’inscrire pour le Camp Nano (Nanowrimo bis, au mois de juillet, ça dépendra sûrement de l’avancement de mes différents projets), mais en tout, je répondrai présente en novembre prochain.
Bravo pour cet article qui résume bien ce qu’a été ce mois de novembre, j’en garderai aussi de bons souvenirs, dont notamment ce soutien entre les participants et cette émulation pour faire monter les compteurs ensemble.
Je crois que cette expérience est enrichissante pour chacun et montre qu’on peut relever le défi d’un premier jet en un mois ou moins (bon après, c’est sûr, il va y avoir du boulot pour retravailler le roman, j’en suis au même point que toi à ce niveau-là !)
Et une chose est sûre, mon mois de novembre 2014 est déjà réservé !
Moi aussi, et vivement novembre prochain, du coup.
Sympa cet article 🙂 c’est vrai que ce nano est une sacré aventure et un truc de fou également, j’espère pouvoir en terminer un un jour, mais après je suis aussi contente d’avoir battu mon propre record ^^
Comme dit ce sont des bons souvenirs, on s’est tous soutenu, on s’est tous donnés à fond et c’était vraiment sympa.
Oui, une grosse aventure, c’est clair. Mais ne désespère pas, je suis sûre que si tu prends l’habitude d’écrire tous les jours, l’an prochain, tu réussiras le Nano 🙂
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