Contrairement aux autres saisons, cette saison de Writing excuses sera une master class d’écriture géante. Il y aura de la théorie et des exercices à faire, pour tous ceux qui veulent progresser en écriture.
Chaque mois sera consacré à un sujet, il y aura deux épisodes de théorie, un épisode d’exercice, et un épisode hors sujet.
On attaque maintenant le sujet épineux des corrections
Épisode 44 : comment est-ce que je répare ce qui est cassé ?
Reprendre son histoire, et se demander pour commencer si l’histoire tient la route, si les personnages sont agréables, si la fin est satisfaisante… On se concentre sur la structure, pas sur le phrasé.
On peut relire le livre, noter ses propres réactions. Si notre propre histoire nous barbe, ou ne nous paraît pas crédible, il y a peu de chances pour que le lecteur l’apprécie.
Ne pas hésiter à faire appel à des bêtas lecteurs. Leur demander ce qu’ils pensent tout au long du texte.
Si on a pris des notes au fur et à mesure de l’écriture, on repart des notes qu’on a prises.
Ne pas hésiter à retourner l’histoire dans tous les sens, à mettre en couleur les interventions des différents personnages, ça peut permettre de voir ce qui cloche.
Exercice
Choisir 6 couleurs, une pour les 5 sens, une pour le mouvement, et colorer le manuscrit sur lequel on travaille, pour voir l’équilibre entre les différents sens et le mouvement.
Épisode 45 : Questions et réponses
Comment écrire un personnage d’une minorité (raciale ou sexuelle) quand on n’appartient pas à cette minorité et qu’on ne veut pas tomber dans le cliché ?
On fait beaucoup, beaucoup de recherches. On interroge des gens, on voit ce qui a été fait par le passé. On se met à la place du personnage, on tente de comprendre comment il/elle réfléchit.
Sachant ce qu’ils savent maintenant, quels conseils donner à un jeune auteur qui débute et qui voudrait percer ?
Il y a une grosse part de chance, et de travail. Il faut aussi mieux connaître le business, ne pas se limiter à un champ d’écriture. Il faut continuer à écrire que se rappeler qu’une lettre de rejet n’équivaut pas à une validation négative de son travail.
Comment annoncer un plotwist sans le téléphoner ?
Il faut le considérer comme un jeu où on doit avoir un coup d’avance sur le lecteur. Semer les indices de manière à ce qu’il ne puisse pas comprendre ce qui se passe avant les derniers chapitres.
Comment sait-on quand il faut relire une deuxième ou troisième fois, ou qu’il faut réécrire totalement ?
Il faut être attentif, notamment aux parties où on n’est pas sûr. Il ne faut pas hésiter à y revenir.
Au départ, on arrive à un moment où on n’a pas les compétences nécessaires pour retravailler. Il faut se dire qu’on s’améliorera toujours, l’important, c’est de faire le mieux qu’on peut à un moment donné.
Épisode 46 : comment est-ce que je rends ça joli ?
Comment améliorer la prose et la manière dont on raconte.
Les choses à regarder
― Les endroits où les lecteurs ont dit qu’ils s’étaient ennuyés, c’est un endroit où il faudrait couper des choses.
― Tell and show, au lieu de show and tell.
― Les moments où la prose attire l’attention du lecteur sur la manière dont l’histoire est écrite, alors qu’on en a pas envie.
― Les répétitions, les moments où la structure narrative se répète.
― Les moments où les lecteurs sont paumés (ce qui veut sûrement dire qu’il manque des informations, ou que c’est mal expliqué).
― Les descriptions : si elles sont trop pauvres, on peut les étoffer avec les détails sensoriels.
― Relire en utilisant la rythmique d’une lecture vocale : on compte 1 pour une virgule, 2 pour un point, 3 pour un paragraphe.
― Chercher les informations négatives : « il ne dit rien », « elle ne bougea pas », les informations qui n’apportent rien, en fait.
― Changer la police et la taille, pour tromper le cerveau et le forcer à nouveau à relire le texte sous un autre angle (changer de Times New Roman à Courrier).
Exercice : prendre un texte qu’on a écrit, et essayer d’en retirer 10 %, en ciblant les choses inutiles.
Épisode 47 : questions et réponses sur les corrections
À quel moment peut-on jeter aux oubliettes un texte qu’on n’aime pas du tout ?
Il y a toujours un moment où le texte nous sort par les yeux. Soit on le laisse de côté, et on le reprend plus tard (ne jamais rien jeter, ça pourra toujours resservir). Ou, on le fait lire à quelqu’un de confiance, qui nous dira exactement ce qui va et ce qui ne va pas.
Que faire quand on a l’impression que les corrections qu’on fait empirent le truc ?
D’où l’importance de sauvegarder ses brouillons et toutes les modifications qu’on fait.
Quand on sent que ça ne va pas, qu’on fait pire que mieux, il vaut mieux abandonner le projet, le mettre de côté, faire autre chose, se changer les idées, et reprendre l’ensemble avec un œil neuf.
Si on ne peut pas identifier le problème avec le texte, c’est peut-être qu’il n’y en a pas, et qu’on a simplement une crise de confiance.
Comment éviter de trop écrire pendant qu’on fait les corrections ?
La Purple prose des anglais : quand on écrit pour ne rien dire, avec une prose trop chargée.
Il faut rester au plus près des personnages, de leur point de vue, utiliser leur « voix » pour limiter ces effets.
Exercice : Relire son texte à voix haute.
Épisode 48 : lumière sur le projet « The devil’s best friend »
Discussion autour du tome 4 de la série John Cleaver de Dan Wells.
Le mois prochain : le processus de soumission