Contrairement aux autres saisons, cette saison de Writing excuses sera une master class d’écriture géante. Il y aura de la théorie et des exercices à faire, pour tous ceux qui veulent progresser en écriture.
Chaque mois sera consacré à un sujet, il y aura deux épisodes de théorie, un épisode d’exercice, et un épisode hors sujet. On commence donc avec les idées, et les personnages.
Mars : la structure d’une histoire
Épisode 9 : d’où vient mon histoire ?
Se demander à quel genre appartient l’histoire (fantasy, policier…) et surtout, ce qu’on veut pour l’histoire (quelle tonalité ? Une histoire plutôt d’introspection, ou une histoire d’action ?).
Déterminer ce qu’est l’histoire : une histoire de milieu, d’idée, de personnage, ou d’événement ? (Cf. Orson Scott Card, MICE : Milieu, Idea, Character, Event).
Quelles questions se posent les lecteurs, au fur et à mesure de leur lecture ? Comment faire pour le lecteur, une fois qu’il a fini le chapitre, ait envie de lire le suivant ?
Quand on raconte une histoire, on sait qu’il s’est passé des choses avant, et qu’il se passera des choses après. On raconte la partie de l’histoire qu’on estime intéressante et qui va répondre aux promesses qu’on lance.
Si on travaille avec un plan détaillé, comme si on écrit à l’aventure, il faut se poser les questions de la tonalité de l’histoire et des promesses qu’on va faire au lecteur.
George Martin : l’analogie du jardinier. Un écrivain est un peu comme un jardinier : il plante un arbre, et l’aide à pousser, coupe certaines branches… Un bon écrivain sait d’avance la forme qu’aura son arbre.
On peut jouer avec les structures, faire de fausses promesses au lecteur pour l’emmener quelque part où on veut (ex. : l’épisode 2 de la saison 3 de Sherlock, le mariage de Watson. Au départ, on se demande où les auteurs veulent en venir, tout à l’air décousu, alors que le final révèle que tout est lié).
Attention : jouer ainsi avec les structures implique qu’on sait ce qu’on fait et qu’on a une connaissance approfondie des structures. Cela suppose aussi qu’on a déjà une base de lecteurs fidèles, qui partent plutôt avec un a priori favorable et seront prêts à s’investir dans l’histoire, même si elle paraît un peu brouillonne au début.
Exercice d’écriture
Prenez l’une de vos histoires favorites, et déterminez quelle est la structure de l’histoire, écrivez le plan détaillé que l’auteur a utilisé.
Épisode 10 : Questions et réponses avec le I Ching
Le I Ching : une méthode de divination chinoise, avec un livre de poèmes et des bâtonnets de bambous. Elle a été utilisée par Philip K. Dick pour Le maître du haut château.
Les poèmes permettent aux auteurs de poser différentes questions, selon l’interprétation qu’ils font du poème.
Episode 11 : « parallel perspective » : structure de l’histoire
Détail de la structure d’une des histoires de « Schlock mercenary ».
Howard et sa femme commencent par déterminer l’histoire, et surtout la longueur en nombre de pages.
L’histoire : les personnages se retrouvent dans un bar, et parlent d’un événement qui vient d’arriver. La difficulté ici : raconter la même histoire, de différents points de vue, sans être redondant. Du coup, Howard Taylor a demandé à son coloriste de donner une différence ambiance aux différentes histoires. Il a aussi invité d’autres dessinateurs.
Une fois que l’histoire est fixée, on passe au découpage page par page. En BD, la coupure des pages est importante, car elle doit donner envie de passer à la suite.
L’ordre des histoires : il savait comment ça allait finir, et du coup, bâti les histoires pour arriver à la dernière histoire, qui conclut le tout en apothéose.
Exercice d’écriture : choisir les promesses qu’on fait au lecteur, et déterminer la structure de l’histoire en fonction de ces promesses.
Épisode 12 : questions et réponses sur la structure d’une histoire
Êtes-vous conscient de la structure de l’histoire avant de commencer à écrire ?
En général, oui, même si les auteurs se laissent une marge de manœuvre pour « découvrir » l’histoire.
Est-ce nécessaire d’utiliser différentes structures (les trois actes, la formule Hollywood), et de les mêler ?
En général, ces structures sont utiles pour planifier les grandes lignes de l’histoire, ou pour voir ou l’histoire pêche. Ce ne sont pas des cadres rigides, on peut jouer avec, ce sont des outils.
Quels outils utilisent les auteurs pour travailler sur leur structure ?
Work, Word, des carnets, ou Scrivener, très pratique avec ses notes, sa fonction post-it…
Aeon timeline, permet de travailler la chronologie d’une histoire.
Quid des cliffhangers ? Comment les utiliser avec efficacité ?
Si on utilise le cliffhanger pour forcer les lecteurs à acheter le livre suivant, c’est mauvais. Si on le fait parce que ça se justifie dans l’histoire et pour surprendre le lecteur, c’est bon.
Attention : le cliffhanger crée des attentes auprès du lecteur, si on l’utilise, on a intérêt à être bon avec la suite.
Un bon cliffhanger répond à des questions laissées en suspens, tout en en créant de nouvelles.
Comment créer des plotwists ?
Se référer à l’épisode 19 de la saison 1
Quelle structure peut-on utiliser pour donner de la variété à son écriture, autre que situation initiale, bouleversement, montée de l’action, climax et résolution ?
Il faut d’abord savoir que la plupart des histoires fonctionnent selon cette structure générale.
Mais, c’est une structure occidentale, les Orientaux ont différents codes. Le souci de cette structure en trois actes, c’est qu’elle est prévisible. Pour s’améliorer : lire des œuvres qui viennent d’autres cultures et tenter de voir les structures.
Quel temps doit-on réserver à l’introduction avant de passer à l’élément perturbateur qui met l’action en marche ?
Il n’y a pas de règle. Il faut juste se dire que l’introduction sert à présenter les personnages, et à montrer pourquoi l’élément perturbateur va être important et ce qu’il va changer.
Que faire quand, à moitié de l’histoire, on se rend compte que la structure qu’on a choisie ne fonctionne pas ?
Commencer par prendre un verre, respirer à fond et se détendre.
Deux écoles
— Ceux qui réfléchissent aux changements, puis continuent à écrire en prenant en compte ces changements, et reprennent le début une fois qu’ils ont fini.
— Ceux qui reprennent tout depuis le début.
Exercice d’écriture : Réfléchir à une histoire dont on connaît déjà les tenants et les aboutissants. Réfléchir à toutes les choses qu’on veut pour cette histoire (moments épiques, histoire d’amour…). Les mettre dans l’ordre où on veut qu’ils apparaissent et créer ainsi le premier jet de la structure.