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Writing Excuses, Saison 9, épisodes 1 à 10

    Writing excuses

    On reprend les bonnes habitudes : voici les premiers résumés de la saison 9 de Writing Excuses, animé par Brandon Sanderson, Howard Tayler, Dan Wells et Mary Robinette Kowal. Le principe est simple : « 15 minutes long, because you’re in a hurrry and we’re not that smart », 15 minutes pour discuter d’un thème concernant l’écriture. Bonne lecture et bonne écoute.

     

    Episode 1: chronology of a book deal

    Expérience d’Eric James Stone avec l’édition.

    Roman écrit en 2008, il contacte un agent, qui n’est pas intéressé, mais lui donne le feedback des auteurs. Vers 2009, deux de ses nouvelles sont nominées pour le prix Hugo et le prix Nebula, l’agent le recontacte pour savoir si le roman est toujours disponible. Entre temps, l’auteur l’a autopublié sur son site, l’agent est quand même toujours ok et en 2010, lui propose de vendre directement les droits à Hollywood. Puis, l’agent lui demande de retravailler le livre, et l’envoi ensuite à des éditeurs. Au final, il a eu plusieurs réponses, dont certains voulaient bien du livre mais ne voulaient pas payer d’avance à l’auteur, et semblaient réticents à organiser une communication digne de ce nom. Un éditeur sérieux lui a répondu et a accepté le livre.

    Le bilan d’Eric James Stone : sans l’implication et les conseils de son agent, il aurait lâché l’affaire. Il a également réussi à reprendre un projet qu’il avait abandonné, et à le transformer en quelque chose de mieux (d’où l’intérêt de parfois laisser un projet dans les cartons, se donner le temps de mûrir et d’évoluer, avant de le reprendre). Le fait d’écrire des nouvelles, qui ont été publiées et ont marché, lui ont sûrement permis d’attirer l’attention de cet agent, et des éditeurs.

     

     

    Episode 2 : Hard Science-fiction

    La hard SF : d’après Asimov, c’est de la SF où si tu retires la partie scientifique, tu n’as plus d’histoire. En gros, une histoire de SF où la partie scientifique tient une place prépondérante (et est exacte). La hard SF suppose également un certain nombre de connaissances de base de la part du lecteur.

    Pour écrire de la hard SF, pas besoin d’avoir un doctorat en astrophysique, mais il faut quand même posséder des connaissances en sciences. Pour cela, faire des recherches, et cibler les publications scientifiques à lire.

    Le bon équilibre : il faut que la lecture soit en quelque sorte un défi pour le lecteur (qu’on lui propose quelque chose qu’il ne connait pas), mais en même temps, il faut qu’il puisse comprendre de quoi on parle et la lecture doit lui donner les clés pour deviner et comprendre la fin. Un bon exemple : Kim Stanley Robinson, Mars la Rouge. Il raconte la conquête et la terraformation de Mars, le livre est très technique, utilise beaucoup de concepts scientifiques, qui sont amenés petit à petit, du coup, le lecteur comprend ce que les personnages font et pourquoi.

    Attention à ne pas oublier les personnages, qui permettent au lecteur de rentrer dans l’histoire.

     

     

    Episode 3 : Narrative perception Vs character perception

    Comment écrire une narration à la 3ème personne quand son personnage a de mauvaises informations ou des opinions qui sont fausses, sans que le lecteur (qui sait que l’information est fausse), se mette à hurler ?

    Les problèmes : trouver la bonne balance entre les opinions d’un personnage qui peuvent nous paraître horribles ou totalement fausses (racisme…), la narration, le réalisme, et ce qu’un lecteur du XXIe siècle va accepter.

    Le vocabulaire : faire attention à celui qu’on emploie, qu’il soit adapté au contexte de l’histoire. Mais, il faut se rappeler aussi que le lecteur aime être dépaysé, et qu’un lexique particulier contribuera peut-être à le faire rentrer dans l’histoire.

    Il est important dans la narration de faire comprendre au lecteur que oui, le personnage ne sait pas telle chose, mais que l’auteur, lui connait la vérité. Sinon, cela risque de focaliser l’attention du lecteur qui va se dire que l’auteur est un idiot qui ne sait pas de quoi il parle. Comment on y arrive ? Chacun doit développer sa propre méthode, en fonction de son style et de son texte, il n’y a pas de recette miracle.

     

     

    Episode 4 : Artificial intelligence

    Avec Nancy Fulda, chercheuse en intelligence artificielle.

    On commence par un point sur les recherches de Nancy et les différentes avancées que la science a connu. Au final, les IA qui nous faisaient rêver ne sont plus forcément des chimères, les techniques et la programmation ont bien avancé.

    Nancy pointe que dans la littérature, les IA ont toujours existé, et que souvent, elles étaient une extrapolation de la technique scientifique la plus en point à l’époque (ex : des robots à l’énergie atomique dans les années 50).

    Les pièges à éviter : trop anthropomorphiser les IA, leur cerveau est différent du nôtre, plus performant pour un certain nombre de tâches. Ils pensent plus vite. Mais, on peut supposer qu’une IA peut savoir comment s’adresser à des humains et se mettre à leur niveau.

     

     

    Episode 5 : Hijacking knowledge you allready have

    Apprendre à utiliser ce qu’on sait déjà pour, ce qu’on a déjà pratiqué, appris, pour le mettre au service de l’écriture.

    Réfléchir à ce qu’on a appris, aux expériences qu’on a eues, mais aussi aux mauvais moments (on peut utiliser ce qu’on a ressenti pour nourrir son écriture).

     

     

    Episode 6 : The experience of time

    La perception du temps n’est pas fixe, mais elle peut varier en fonction de ce qu’on éprouve. On peut ressentir une dilatation du temps quand on est en danger (accident…). On peut aussi éprouve une compression (1. On est en haut des escaliers, 2. On est en bas des escaliers, on ne sait pas comment). Comment utiliser ce phénomène en écriture ?

    La dilatation est due à l’adrénaline : si on voit ce qui va arriver à temps, le corps génère de l’adrénaline pour nous donner de quoi réagir. Au contraire, si on ne voit rien venir, le corps n’a pas le temps de créer de l’adrénaline.

    Mais attention, ces faits sont avérés, mais du coup, peuvent paraître clichés s’ils sont mal décrits.

    Quand on écrit, il faut se rappeler qu’on maîtrise le temps : on peut choisir de raconter une journée en détail sur plusieurs volumes, ou au contraire, raconter de longues périodes de temps sur une nouvelle. C’est l’auteur qui choisit le focus à donner sur le temps.

    Attention aux ellipses temporelles, qui peuvent assez facilement perdre le lecteur si on ne situe pas correctement son histoire.

    L’auteur choisit le rythme à donner à son histoire, en choisissant de s’attarder ou non sur des événements, par le découpage en paragraphes, ou en chapitres (ex : dans les polars, chaque chapitre finit sur un cliffhanger, pour donner l’impression de rapidité et d’enchaînement des événements).

     

     

    Épisode 7 : Last pass revisions

    Les dernières corrections : comment ça se passe

    Pour Brandon Sanderson : Relecture, avec parfois ajout de nouvelles scènes, mais uniquement quand ça se justifie dans l’histoire et que ça va apporter quelque chose de nouveau.

    Pour Howard Tayler : La dernière relecture s’apparente à une chasse de bug avant d’ouvrir une application au grand public. Une personne fait la liste des bugs, et l’auteur se charge des le corriger.

    Pour Mary Kowal : la dernière relecture est une lecture à voix haute, pour vérifier qu’il ne reste aucune faute.

    Que chercher lors d’une dernière relecture ? La dernière relecture est la dernière chance de corriger ce qui ne fonctionne pas. Il faut vérifier la cohérence générale, les petits détails (un personnage qui sort d’une pièce, et qu’on retrouve dans le dialogue deux lignes en dessous…), traquer les dernières répétitions, les fautes, les mauvaises formulations. On peut vérifier qu’on a annoncé correctement tous les événements qui vont être importants pour le scénario.

     

     

    Épisode 8 : hand wavium

    Hand wave : quand on n’explique pas comment quelque chose fonctionne, mais qu’on dit que ça marche (équivalent anglophone de : « ta gueule c’est magique ».

    Pourquoi utiliser ce procédé : quand on a envie d’avoir une technologie, une magie, mais que les explications scientifiques plomberaient le récit. Quand on extrapole des hypothèses scientifiques (on sait que potentiellement, c’est possible, mais on ne sait pas comment : ex, le voyage dans le temps).

    Le « Hand wavium » se rapproche par certains côtés de la loi de Clarke : toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. Quand on fait appel à une technologie extrêmement avancée que les personnages ne connaissent pas, on peut recourir au hand wavium pour expliquer en gros comment elle fonctionne (sans s’aventurer sur un territoire trop scientifique).

    Attention, le degré de Hand wavium que vos lecteurs vont accepter dépend en grande partie du style dans lequel vous écrivez et du public visé (en gros, pour une histoire de Hard SF, vous avez intérêt à ne pas trop y recourir).

    Il faut se demander ce que les personnages ont besoin de savoir pour déterminer la quantité de hand wavium dont on a besoin : les personnages vont-ils simplement utiliser la machine (auquel cas, on a juste besoin de savoir ce qu’elle fait) ou doivent-ils la réparer (et là, il faut savoir exactement comment elle fonctionne).

    Trois sortes de hand wavium :

    — On explique comment ça marche, sans vraiment l’expliquer. Une bonne technique : avoir des explications très claires et précises sur ce qu’on connaît, et rester plus évasif sur le reste.

    — Le jargon technologique : pour expliquer à la grosse que c’est une technologie compliquée auquel le commun des mortels ne comprend rien. Attention, on risque de perdre le lecteur si c’est trop embrouillé, ou trop tiré par les cheveux.

    — On s’en fiche (la technique star wars « ce ne sont pas les explications que vous cherchez »).

     

     

    Episode 9 : Truth stranger than fiction

    Comment utiliser des faits véridiques ? Quand rester fidèle à la vérité, et quand s’en éloigner ?

    Quelquefois, la vérité a l’air trop parfaite et, paradoxalement, elle ne fait pas réaliste (ex : des détails historiques qui sont vrais, mais que le public ne connaît pas et du coup, n’arrive pas à accepter). La solution : les bêta lecteurs. C’est leur rôle de dire s’ils décrochent à un moment, à cause d’un détail qui ne leur paraît pas vrai.

    Le public attend au contraire des vérités historiques que l’auteur doit placer (ex : dans un contexte médiéval, on s’attend à ce que les femmes aient moins de droits, car la société est patriarcale). L’auteur peut diverger de cette vérité, mais il faut que l’univers soit cohérent et qu’il y ait des raisons à ces différences.

     

     

    Episode 10 : Engaging characters

    Un personnage intéressant = un personnage charmant, sympathique, mais également un personnage à la moralité discutable, mais dont la personnalité est fascinante (ex : Breaking bad, mais aussi beaucoup de personnages dans la Dark Fantasy).

    Comment rendre un personnage intéressant ?

    Son histoire personnelle, sa manière d’agir, mais également, ses pensées. Il est plus facile de trouver intéressant un personnage qui montre de l’esprit et un certain sens de l’humour.

    Un personnage va nous intéresser s’il est différent, qu’il pense d’une manière qui n’est pas la nôtre, mais qui se justifie.

    Réfléchir à ce qu’on aime chez nos amis, qu’est-ce qui fait qu’on les aime, qu’on reste avec eux ? Réfléchir à ces aspects pour les intégrer dans les personnages qu’on crée.

    Penser aux excentricités du personnage : qu’est-ce que le personnage fait, qui sort de l’ordinaire, et qui va avoir un impact sur son caractère et sur l’histoire (ex : dans un roman de SF, un personnage qui est un seigneur de guerre, mais qui est aussi étudiant en art et se sert de ce qu’il apprend pour la guerre).

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