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Cytheriae, Charlotte Bousquet

    Résumé :

    La splendeur de Cribella, capitale lagunaire de Cytheriae, n’est plus qu’un lointain souvenir rongé par l’humidité et la décrépitude. Certains prétendent même que d’effroyables créatures hantent ses canaux nauséabonds… Et voilà qu’aujourd’hui une vague de suicides inexpliqués endeuille le quartier populaire de Métida. Nola, écrivain public, et son amant, Angelo di Larini, sorcier réprouvé de l’Ordre de la Nouvelle Lune, entendent découvrir et combattre les forces à l’œuvre. Leur dernière piste les mène à Malatesta, démon né d’amours contre-nature prisonnier du Dédale. Sera-t-il un allié… ou leur plus implacable ennemi ?

     

    Mon avis :

    Cela faisait un moment que je louchais sur cet ouvrage (et sur les autres tomes de « L’archipel des Numinées »), Noël est passé par là, je m’attaque donc à cette série.

     

    Cytheriae est le 2e tome, mais ceux-ci peuvent être lus indépendamment. Direction donc Cribella, sorte de Venise fantasy en proie à la décrépitude, touchée par une vague de suicides inexpliqués, auxquels s’ajoutent des attaques de Lamias et des disparitions. L’intrigue a des aspects d’enquête policière, on suit les évènements à travers les yeux de différents personnages (Nola, écrivaine publique, Orseo, chroniqueur, Polissenna, garde, ou encore Angelo, nécromancien déchu), tous touchés ou impliqués dans ces morts. Mais au final, le livre se révèle plus riche et plus complexe qu’une simple enquête.

     

    L’intrigue possède une dimension politique : Cytheriae est un royaume qui sombre lentement, où les riches s’accrochent à leurs privilèges tandis que les pauvres luttent pour survivre et que les réfugiés des autres villes de l’archipel tentent de se trouver une place à Cribella. Au fil du roman, on voit les tensions monter, jusqu’à l’explosion de violence finale, qui n’épargnera personne.

     

    Outre cet aspect politique, le livre se concentre beaucoup sur la psychologie des personnages. Tous ont des secrets, un passé douloureux, des démons qu’il leur faut affronter. Je pense que la palme revient néanmoins à Nola. Écrivaine publique arrivée à Métida suite à des évènements qui ont failli lui coûter la vie, elle dissimule ses fêlures sous un masque de douceur et de gentillesse. J’ai beaucoup aimé ce personnage pour sa complexité et sa profondeur, tout comme j’ai aimé Angelo, l’amant de Nola, nécromancien mal vu de tous, mais qui cache une grande richesse. J’aurais bien aimé en savoir plus sur lui, notamment pourquoi il est exclu de l’Ordre de la Nouvelle Lune (mais ce sera peut-être pour un prochain roman).

     

    Outre l’intrigue riche, j’ai adoré l’univers, sombre, baroque et décadent, fortement inspiré de la Renaissance italienne. La plume de Charlotte Bousquet, tour à tour délicate ou incisive, sert à merveille cet univers et permet de rendre vivants les personnages. J’ai vraiment adoré son style d’écriture.

     

    En résumé :

    Un très bon roman de fantasy, servi par une écriture impeccable, je pense me ruer très bientôt sur Matricia et Arachnae, du coup. 

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