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Emile Delcroix et l’ombre sur Paris, Jacques Fuentealba

    emile_delcroix

    Résumé

    1863, dans un Paris peuplé de créatures fantastiques et de machines extraordinaires. Émile Delcroix est un jeune étudiant aux Beaux-Arsestranges  animé de deux passions, l’une Artistique, l’autre personnelle. D’un côté il tente depuis des mois d’extirper du papier sa Muse, quintessence de son Talent et de son Inspiration. De l’autre il y a Floriane, cette splendide Actrice aux cheveux émeraude dont il est épris. Mais les choses changent le jour où Émile se fait voler sa Muse nouvellement née par un sombre et mystérieux personnage. Des catacombes à la Cour Chthonienne, des passages secrets de la Sorbonne aux toits de la capitale, le jeune Artiste n’aura de cesse de la retrouver. Mais pendant ce temps, une ombre s’étend sur Paris : une sourde menace approche…

     

    Mon avis

    Ce livre traînait sur ma PAL depuis un petit moment, j’ai décidé de le lire dans le cadre de l’opération « Les auteurs de SFFFH francophones ont du talent ». Je dois dire que j’ai passé un bon moment de lecture, même si pour moi le livre souffre de quelques défauts.

     

    L’univers décrit par « Émile Delcroix » m’a un peu fait penser à l’univers des Enchantements d’Ambremer, avec ce mélange entre créatures fantastiques et monde réel. Mais Jacques Fuentealba a su y apporter sa patte et développer un concept intéressant : les Beaux-Arsestranges. Imaginez que chaque art ait une application magique : les Acteurs peuvent immerger les spectateurs dans la pièce qu’ils jouent, les peintres peuvent animer leurs peintures, les verriers créer des poches de réalité, les sculpteurs animer leurs créations… J’ai trouvé que les Artsestranges donnaient vraiment un cachet à l’univers, et une vraie dimension visuelle à la narration. J’ai beaucoup aimé cet aspect du roman.

     

    Les personnages sont pour moi bien réussis. Émile Delcroix est le personnage principal, et représente l’archétype du jeune artiste un peu naïf, sans jamais sombrer dans la mièvrerie, malgré son amour impossible pour la belle Floriane. Le personnage est sympathique, on se plaît à le suivre, on souffre avec lui de la perte de sa Muse et de ses autres malheurs. À ces côtés, les autres personnages sont assez bien campés : Eustache l’homme chat, Floriane l’Actrice, le mystérieux Drussel…

     

    L’histoire fait clairement référence aux feuilletons d’aventure, les péripéties s’enchaînent et le pauvre Émile en voit de toutes les couleurs (logique pour un peintre me direz-vous. Oui, je sais, blague pourrie, je sors). Hélas, c’est justement au niveau du scénario que le roman pêche un peu. J’ai trouvé que certaines des révélations et certains éléments étaient trop peu annoncés et préparés (la vérité au sujet du prince, l’implication d’Olafsson, ou la relation entre Floriane et Drussel). Du coup, certains des effets arrivent un peu comme un cheveu sur la soupe. Le début est très bien mené, on découvre avec Émile cet univers, on commence petit (la perte de sa muse) pour réaliser petit à petit que la menace est plus grande (la découverte d’un complot). Si j’ai trouvé le début bien agencé, le milieu est un peu plus confus, différents fils narratifs se chevauchent et on perd un peu en cohérence. La fin permet de rattraper tout ça et de répondre à beaucoup des questions nommées en suspens, même si j’ai regretté que la confrontation finale et la lutte que doit mener Émile contre lui-même ne soient pas plus développées.

     

    En résumé : Malgré quelques défauts, un livre sympathique, avec un univers riche. Je lirai la suite des aventures d’Émile Delcroix avec plaisir.

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